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United Airlines demande plus à ses salariés actionnaires

SANS | publié le : 15.10.2002 |

United Airlines, deuxième compagnie aérienne américaine, offre l'exemple, rare aux Etats-Unis, d'une société appartenant à ses salariés. Les turbulences qui affectent le secteur y ont un impact particulier.

United Airlines, la deuxième compagnie aérienne américaine, est au bord de la banqueroute. Et tous les observateurs du secteur se demandent si le modèle des salariés-propriétaires - ils possèdent 55 % du capital de la société - résistera à l'onde de choc. Les cinq syndicats de pilotes, mécaniciens, hôtesses de l'air..., représentant le personnel, réussiront-ils à se mettre d'accord pour offrir des concessions salariales suffisantes et permettre à United Airlines de maintenir son plan de vol ? Pour l'instant, le tout nouveau Pdg, Glenn Tilton, réclame 9 milliards de dollars d'économies salariales pour poursuivre les activités de United Airlines. La coalition des syndicats maison lui propose seulement 5 milliards d'économies sur cinq ans. Suffisamment pour perpétuer le rêve des salariés-propriétaires ?

En juillet 1994, lorsque United Airlines transfère 55 % de son capital entre les mains de ses salariés, l'ambiance est tout autre. La compagnie aérienne vient de vivre dix ans de durs conflits, opposant direction et syndicats. Et tout le monde veut tourner la page. Le Pdg honni de l'époque, Steven Wolf, s'en va. Et les syndicats de pilotes, de cadres, de mécaniciens... acceptent une baisse de leurs salaires (-15,7 % chez les pilotes) contre des actions. Et une plus forte participation aux décisions stratégiques. Les syndicats disposent de deux sièges au conseil d'administration et ils s'impliquent dans le processus de sélection du Pdg. Comme ils l'ont fait aussi pour Glenn Tilton, le nouveau venu, transfert de l'industrie pétrolière, accepté par les leaders syndicaux.

Mais l'ordre du jour des conseils d'administration n'est plus du tout le même. A la belle époque, au milieu des années 90, on essayait de créer un mode de gestion plus participatif. Et tout le monde se félicitait de la mise en place de task forces, des réunions de salariés de tous horizons, qui réfléchissaient ensemble pour résoudre les difficultés quotidiennes. C'est ainsi qu'on avait découvert avec satisfaction un moyen plus rapide pour embarquer : faire entrer d'abord les passagers assis près des hublots.

Désormais, la situation est grave. United Airlines, à l'instar de ses concurrents, vit durement la crise de l'après-11 septembre. Le nombre des passagers s'est réduit, les coûts du fuel ont cru et les dépenses en assurances ont explosé. Un mois après la catastrophe du 11 septembre, United Airlines perdait 15 millions de dollars par jour. Aujourd'hui, la situation s'est certes améliorée : la perte n'est plus que d'un million par jour. Il n'empêche ! La société doit absolument réduire ses coûts... salariaux.

C'est ce que lui a opposé l'agence fédérale, lorsqu'à l'été dernier, United Airlines a demandé au gouvernement américain 1,8 milliard de dollars de prêts garantis pour pouvoir poursuivre ses activités. Tous les yeux sont donc tournés vers la coalition des syndicats. Malgré tous les sacrifices déjà consentis, leur inflexibilité aura ses limites. En cas de banqueroute, ils verraient disparaître leurs actions, leurs retraites, et leur siège au conseil d'administration.

REPERES

84 000

salariés.

16,42

milliards d'euros de chiffre d'affaires, en 2001 (7,24 milliards d'euros de chiffre d'affaires au 1er semestre 2002, soit -22 % par rapport au 1er semestre 2001).