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Les jeunes boudent les métiers porteurs

SANS | publié le : 15.10.2002 |

A l'occasion de la Semaine Ecole Entreprise, les lycéens sont sous les projecteurs. Deux enquêtes se penchent sur leur projet de carrière. Si le monde de l'entreprise les attire, ce n'est pas le cas des métiers pour lesquels le besoin de recrutement se fait sentir.

Les entreprises vont disposer des six jours de la 3e édition de la Semaine Ecole Entreprise, organisée du 14 au 19 octobre, un peu partout en France, pour convaincre les lycéens de l'intérêt de leurs filières et de leurs métiers. Pour cela, elles devront déployer des trésors d'ingéniosité. C'est ce que laissent à penser les résultats d'une enquête nationale (2) de l'Association jeunesse et entreprise (AJE), menée auprès de 4 000 lycéens en classe de 1re et de 400 entreprises.

En effet, si les chefs d'entreprise ont une vision bien précise de leurs besoins de recrutement pour les cinq ans à venir, force est de constater qu'ils n'ont pas grand-chose à voir avec les projets professionnels de la jeune génération. Exception faite, peut-être, d'une poignée de métiers comme chef de projet informatique, agent commercial, administrateur web, bureau d'étude électricité/télécoms et chargé d'études marketing. Pire, leurs points de vue sont parfois antagonistes. C'est le cas, précisément, sur les métiers de vendeur, d'acheteur, de logisticien... et sur d'autres, déjà sinistrés, des domaines du transport, du bâtiment, du commerce, de l'hôtellerie, de la santé ou encore du service aux particuliers. Les plus à plaindre ? Les industries qui représentent un secteur rejeté en bloc par près de 9 lycéens sur 10.

Recherche de contacts

Pour autant, ces lycéens ont envie « d'aller vers le monde de l'entreprise ». C'est ce que l'on apprend d'une autre enquête, intitulée "Les lycéens et le monde de l'entreprise", réalisée par Ipsos pour le Medef, l'un des organisateurs de cette Semai- ne Ecole Entreprise (2). D'ailleurs, la plupart de ces jeunes disent avoir déjà établi des contacts avec elle, à l'occasion d'un stage (67 %), d'une présentation de métiers (59 %) ou d'une visite d'entreprise (25 % dans le cadre de leur cursus, 54 % en dehors du cadre scolaire).

Gagner de l'argent

Cette attraction ne les empêche pas d'être critiques. En effet, 62 % appréhendent l'entreprise à la fois comme un lieu permettant d'être utile dans la vie mais comportant énormément de contraintes. En tout état de cause, ils semblent déterminés à y gagner de l'argent. L'entreprise capable de les satisfaire sur ce point aura la préférence de 46 % des jeunes. Cette motivation supplante l'ambiance de travail, l'acquisition d'une véritable expérience professionnelle et la sécurité de l'emploi.

Au premier rang des domaines qui attirent, selon l'AJE : la communication, la publicité, le marketing et le commerce, pour les filles ; l'informatique, le tourisme, le sport et le multimédia, pour les garçons. En termes de métier, l'intérêt se manifeste pour les postes d'enseignant, de militaire et d'animateur de jeunes. Paradoxe : ces métiers appartiennent à la sphère publique, alors que les lycéens annoncent préférer, dans leur majorité, faire carrière dans le privé. Autre paradoxe relevé par l'AJE : 78 % affirment connaître les 242 métiers qu'on leur a présentés dans l'enquête. Pourtant, ils ne sont plus que 33 % à connaître les formations nécessaires pour les exercer.

Entrepreneur

Dernier enseignement : les jeunes générations se sentent une âme d'entrepreneur. Un quart, selon le Medef, projettent de créer leur entreprise et 11 %, pour l'AJE, se voient en travailleurs indépendants.

A n'en pas douter, les quelques dizaines de visites d'entreprise et d'établissement scolaire, de journées d'échanges entre lycéens et entrepreneurs, mises en place à l'occasion de cette Semaine Ecole Entreprise, ne seront pas de trop pour réajuster le tir.

(1) Enquête réalisée entre juin et septembre 2002.

(2) Enquête conduite du 30 septembre au 2 octobre 2002 auprès de 500 lycéens.

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