Le service de VAE (Validation des acquis de l'expérience) du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) a été en grève, du 25 au 30 septembre, pour réclamer des moyens supplémentaires d'accueil du public. Les trois membres de ce service reprochent à la direction du Cnam de sous-estimer les moyens nécessaires au développement de la VAE, justement présentée comme un axe stratégique majeur par la direction, il y a quelques semaines.

« La direction déclare vouloir passer du stade artisanal au stade industriel dans le domaine de la validation des acquis sans s'en donner les moyens, explique un conseiller. Le Conservatoire national des arts et métiers est reconnu pour être l'un des précurseurs en matière de validation des acquis professionnels dans l'enseignement supérieur. La qualité de l'accompagnement individualisé est une référence pour bien des établissements extérieurs. La loi de modernisation sociale sur la VAE entraîne un afflux de demandes. Pour y faire face, le Cnam envisage de proposer un traitement sur Internet, qui fait l'impasse sur l'accompagnement individualisé. Par ailleurs, depuis deux ans, on est passé de la gratuité à une facturation aux auditeurs, qui peut atteindre 1 000 euros. »

Le Cnam travaille, en effet, à la réalisation d'un projet de site dédié à la VAE, nommé Viatic (Validation individualisée des acquis par les technologies de l'information et de la communication), destiné à proposer aux auditeurs candidats à la VAE une palette de services en ligne : entretien, orientation, tutorat...

Les conseillers du service VAE du Cnam de Paris estiment que « le Net n'est pas une solution miracle, car il ne remplacera jamais nos expériences de praticiens. Chaque candidat doit être accompagné individuellement. On nous répond que nous avons une conception quasi élitiste de la VAE, qui nécessite trop de temps ». La direction estime que « la nouvelle procédure mise en place ne supprime pas l'entretien individuel en face-à-face avec le conseiller. Elle permet de guider le candidat dans son parcours et lui fournit les moyens de remplir son dossier en autonomie, en partie par Internet s'il le souhaite, tout en conservant la possibilité d'établir un dialogue interactif avec le conseiller ».

Le service VAE réclamait « au moins deux postes supplémentaires ». La direction lui a octroyé un CDD de neuf mois, et explique que cinquante personnes participent aujourd'hui à l'accompagnement des candidats à la VAE au Cnam, dans toute la France. Le 30 septembre, les conseillers VAE du Cnam Paris ont repris le travail, « car on ne pouvait laisser plus longtemps les candidats à la VAE sans réponse », mais demandent toujours la prise en compte de leur demande.