Comment les jeunes diplômés choisissent-ils leur premier employeur ? Cette question fait partie d'une enquête menée conjointement par le cabinet de recrutement Mercuri Urval, la société conseil Panel on the Web et l'ANDCP*. Son originalité est d'avoir approché les deux principales populations concernées par le recrutement : les étudiants en passe d'être diplômés et les DRH.

« Si certaines réponses sont consensuelles entre nos deux cibles, d'autres divergent fortement et sont autant d'enseignements pour aider les entreprises à rectifier leur communication RH », signale David Thomas, responsable des études de Mercuri Urval. Sans surprise : les principaux critères qui vont décider un candidat à postuler dans une entreprise plutôt que dans une autre sont les mêmes que ceux sur lesquels le DRH choisit de communiquer. Il est question de la définition du poste, citée en premier par les deux parties, et des grilles de salaires, en troisième position des deux côtés. DRH et étudiants accordent également la même importance à la connaissance des carrières possibles dans l'entreprise, à l'exposé du déroulement du processus de recrutement et à la présentation de l'environnement de travail.

Mais là s'arrêtent les similitudes d'appréciation. Alors que 41 % des étudiants citent le lieu géographique d'un poste comme l'un des critères les plus décisifs - ils le mettent au deuxième rang - lors d'une recherche d'emploi, les DRH, eux, le relèguent en queue de peloton : en 6e position. Ce décalage s'observe également avec l'ambiance de l'entreprise. Elle arrive en 4e position chez les futurs diplômés, mais à la 11e chez les DRH. A l'inverse, ces derniers sont 53 % à penser qu'il est important de communiquer sur les valeurs et l'existence d'un projet d'entreprise, qu'ils placent en 2e position. Il semble que ce n'est pas là-dessus qu'ils appâteront les jeunes diplômés ; un tiers d'entre eux les relèguent au 6e rang.

Enfin, il n'est peut-être plus nécessaire aux DRH de se "creuser la tête" pour concocter des packages rémunération sophistiqués. En effet, lors de leur recherche d'emploi, ces jeunes n'ont d'yeux que pour le salaire. Autrement dit, « sur ce qui sera mentionné sur leur chèque », précise David Thomas. Tous les beaux discours faisant référence à de quelconques avantages en nature, à un plan d'intéressement ou de participation n'ont, à ce stade, que très peu de prise sur eux.