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Atofina reclasse ses salariés

SANS | publié le : 08.10.2002 |

Atofina a annoncé, en début d'année, 810 suppressions d'emploi d'ici à la fin 2004. Aucun licenciement n'est prévu. De nombreux reclassements s'opéreront d'un atelier à l'autre et les salariés âgés pourront partir en préretraite.

Le 28 août, Alain Devic, directeur général délégué d'Atofina, est accueilli par 250 manifestants devant le siège parisien de la filiale chimie du groupe TotalFinaElf dont il doit présider le CCE. La tension est telle que la réunion doit être reportée. Motif de ce mouvement de fièvre : les menaces qui pèsent sur l'emploi. En avril, la direction annonçait la suppression de 135 postes à Pierre-Bénite (69), puis, en juillet, la fermeture de deux ateliers à Jarrie, en Isère, et la disparition de 95 emplois. Dans les semaines qui suivaient, elle faisait part de la décision d'un client de mettre fin à un contrat de prestations de services assuré par l'établissement de Saint-Fons, entraînant la suppression de 87 emplois. Depuis le début de l'année, Atofina a annoncé 810 suppressions d'emploi au niveau national, d'ici à la fin 2004, sur les 11 000 que compte l'entreprise.

Flux de départs constant

Pour autant, la direction a annoncé, le 30 août, qu'elle ne prévoyait aucun licenciement. « Le flux des départs ne sera, en fin de compte, pas très différent du flux habituel », plaide Claude Chesseny, responsable des relations sociales du groupe. La plupart des salariés seront reclassés dans d'autres ateliers de leur site, après avoir suivi un complément de formation. La direction compte surtout sur des candidatures au dispositif de départ en préretraite Casaic. La pyramide des âges est telle qu'au niveau national, 2 000 salariés y sont éligibles. L'entreprise voit là une opportunité de rajeunir son personnel. Le 30 avril, la direction a signé un accord d'entreprise, avec la CFDT, la CFTC et la CGC, prévoyant deux embauches pour cinq départs en Casaic.

Pourtant, les salariés de Jarrie s'inquiètent de l'avenir de leur établissement. Jean-Pierre Walter, responsable CGT du site, déplore le manque d'investissements dans la transformation du chlore, « alors que nous sommes à un tournant et que nos concurrents s'équipent ». Les suppressions d'emploi sont dues, en effet, à l'arrêt de la fabrication de dérivés chlorés organiques, une des deux activités du site avec la production d'eau oxygénée. Les salariés resteront sur place, « quitte, selon le responsable des relations sociales, à conserver provisoirement un léger sureffectif », en fonction du calendrier des passages en préretraite.

Pour Claude Chesseny, l'inquiétude du personnel doit autant aux mauvaises nouvelles qu'au « rallongement des procédures de consultation du CCE depuis la loi de modernisation sociale, qui donne l'impression que l'entreprise est constamment en réorganisation ». Il n'empêche, la CGT compte coordonner une action sur l'ensemble des sites d'Atofina, « pour que TotalFinaElf garantisse un meilleur avenir à la chimie ».