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Sanofi accompagne ses salariés sinistrés par les crues du Gard

SANS | publié le : 01.10.2002 |

Les inondations dans le sud-est de la France ont amené l'usine Sanofi d'Aramon (Gard), dont une centaine de salariés ont été sinistrés, à créer une cellule d'entraide psychologique. L'expérience d'AZF a été déterminante.

Avec cinq morts, le village d'Aramon, entre Nîmes et Uzès, a été l'un des plus durement touchés par les récentes inondations. Surplombant le village, l'usine de chimie pharmaceutique de Sanofi-Synthélabo est intacte. En revanche, une centaine de ses salariés ont été gravement frappés par ces terribles crues. « Après la rupture d'une digue, qui a complètement noyé le village, se souvient Michel Portal, directeur des ressources humaines, nous avons constaté qu'il manquait beaucoup de monde à l'usine. »

Mobilisation

Ateliers fermés, moyens de communication hors service, une première réunion en urgence du comité de direction a permis d'engager des mesures rapidement. « En fait, explique Michel Portal, l'usine n'ayant pas été touchée, nous avons décidé d'exporter notre plan de sécurité. » Si l'entreprise a immédiatement mobilisé moyens humains - 250 personnes sur le terrain - et matériels, placés au service de la collectivité, elle a parallèlement déclenché une batterie d'aides pour son personnel sinistré. « Notre méthodologie s'est fondée sur l'expérience de notre site toulousain, endommagé par l'explosion d'AZF », souligne Michel Portal.

Une cellule d'entraide est créée, qui comprend les RH, la direction et la communication. Un expert en assurances du groupe Sanofi a réuni l'ensemble des salariés sinistrés, des appareils photo ont été distribués et la cellule a procédé aux premières évaluations des dégâts dans les maisons. Parallèlement, une cellule d'aide psychologique, composée du médecin de l'usine et d'un psychologue, accueille les sinistrés. « Les gens avaient besoin de parler », insiste Michel Portal. Ainsi, Michel Daux, agent de maîtrise, dans l'entreprise depuis 1977, confirme : « La mobilisation a été au-delà de toute espérance. Le dispositif mis en place par Sanofi nous a permis de nous retrouver entre sinistrés et d'échanger nos expériences. Cela ne pourra que resserrer les liens au sein de l'usine. »

Remotivation

Quelques jours après le drame, cette même cellule s'est employée à remotiver l'encadrement, épuisé. « Nous avons monté des groupes de parole qui ont concerné près de 150 personnes, dont certaines, qui étaient restées dans l'usine pour assurer la production, se sentaient frustrées de n'être pas directement intervenues auprès de leurs collègues sinistrés. »

Quinze jours après le drame, l'usine Sanofi d'Aramon ne relâche pas la pression. Elle fait l'acquisition d'une trentaine de mobil-homes et récolte les premiers dons versés, notamment par les salariés des autres usines, soit environ 30 000 euros.

Dans le même temps, dix-sept binômes ont été détachés par l'établissement pour accompagner les sinistrés, le médecin se tient à la disposition de ceux qui réintègrent leur poste, ainsi que les chefs de service qui doivent prêter une oreille attentive à ces employés, dont le traumatisme est souvent profond. « Incontestablement, les liens vont se resserrer », pressent Michel Portal.