L'éthique est, aujourd'hui, une valeur en hausse et, comme toute valeur, elle est convertible en espèces sonnantes et trébuchantes qui ne laissent jamais longtemps indifférente l'entreprise. C'est ainsi qu'on voit les entreprises se draper de l'éclat de la vertu pour séduire de nouveaux clients et fidéliser les anciens.

Cette logique de la parure convient particulièrement bien à cette sphère de la société, qui n'a de cesse de rivaliser de valeur à coup de budgets publicitaires toujours plus importants. L'éthique de l'entreprise sert donc d'abord la profitabilité dont la règle d'or est... de s'embarrasser assez peu de principes.

Pour tenter de sortir de ce paradoxe infernal et initier la chance d'une véritable éthique des affaires, une équipe d'universitaires niçois commence par démonter les rouages de la commercialisation actuelle des valeurs éthiques partout où elle se décline.

Cependant, si les auteurs nous invitent au scepticisme, ils n'oublient pas qu'au-delà des séductions souvent trompeuses du court terme, la viabilité du système à long terme reste tributaire d'une moralisation des règles du jeu : au-delà des effets de mode, l'éthique confine, tout simplement, aux règles de la survie.