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Les syndicats européens peuvent mieux faire

SANS | publié le : 01.10.2002 |

Un rapport du Parlement européen évalue la part des femmes dans les instances dirigeantes des syndicats à environ 25 %, soit quinze points de moins que leur poids parmi les adhérents de base.

En matière de parité hommes/femmes, les syndicats européens paraissent un peu mieux lotis que les assemblées politiques, mais il leur reste du chemin à parcourir. Ce constat vient du rapport sur "la représentation des femmes dans les organes des partenaires sociaux de l'Union européenne", adopté, le 25 septembre, par le Parlement européen, à Strasbourg.

Si la proportion des fem- mes parmi les adhérents (40 %) correspond à leur poids dans la population active des Quinze (42 %), leur part dans les instances dirigeantes des syndicats tombe à environ un quart. Ainsi, elles représentaient 28 % des délégués aux congrès en 1998 et 20 % des comités exécutifs.

Les limites de la parité apparaissent surtout au niveau des instances de dialogue social. Le rapport annonce un creux record, à 2,6 %, s'agissant du « pourcentage moyen des femmes membres des organisations de travailleurs participant aux négociations interprofessionnelles ». La CES (Confédération européenne des syndicats) fait mieux que la moyenne, avec une mixité de 23 % dans sa délégation chargée du dialogue social.

Volontarisme

Des actions volontaristes peuvent-elles inverser la tendance ? Les députés européens en doutent. Par exemple, les quotas, testés à la CFDT, ne peuvent réussir, selon eux, sans mise en place de sanctions potentielles pour non-respect. Quant à la politique des sièges réservés, adoptée, par exemple, par les TUC britanniques, « il faut éviter qu'elle ne consiste qu'à créer des places sans donner aux femmes concernées le même pouvoir de décision ». La prise de conscience du phénomène paraît limitée, comme semble en témoigner le fait que ce travail parlementaire s'est fondé sur des enquêtes empiriques, en l'absence de données statistiques d'ensemble. Les syndicats pourront se consoler en comparant leur performance à celle des employeurs, où les pourcentages tombent bien bas. La "palme" revient, dans le rapport, à la Fédération des entreprises belges, dont le conseil d'administration n'accueille que 1,5 % de femmes.