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Envol des suppressions d'emploi

SANS | publié le : 01.10.2002 |

Face à la chute des ventes de satellites de télécoms, le groupe supprimera à nouveau 400 emplois au premier semestre 2003, après en avoir perdu 850 en 2002.

Alcatel Space, filiale à 100 % d'Alcatel, a présenté, le 25 septembre, en CCE à Toulouse, son deuxième plan de réorganisation en moins d'un an. Il n'a vendu que trois satellites en 2001 et deux, pour l'instant, cette année, alors qu'il s'était structuré pour en fabriquer dix par an. Mais, entretemps, le marché des télécoms s'est effondré et quatre des neuf commandes de 2000 ont été annulées.

Surcapacité

Alcatel Space, qui avait embauché 900 personnes en 2000-2001, se retrouve en surcapacité, et procédera donc à 400 nouvelles suppressions d'emploi, au premier semestre 2003, dans les établissements de Toulouse, Cannes, Valence et Kourou (Guyanne), dont 200 de "manière douce", par des congés de fin de carrière à 54 ans, des fins de CDD et de contrats d'intérim, la suppression des derniers 70 postes de sous-traitant sur site, des aides à la création d'entreprise, etc. Les 200 autres départs se feront sur la base du volontariat, avec des mesures incitatives, et seront répartis dans toutes les catégories d'âge et de personnel (ingénieurs, agents techniques et production). En outre, le site de Valence (250 salariés) sera amputé des activités spatiales.

« La direction se donne dix-huit à vingt-quatre mois pour diversifier et vendre ce site à un partenaire », dit Pierre Condon, secrétaire FO du CCE. Le groupe met aussi en vente ses filiales en Norvège, au Danemark et en Suisse. L'effectif sera ainsi ramené à 5 200 personnes fin 2002. Face à ce jeu de yo-yo - embauches massives puis dégraissage -, les syndicats CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC dénoncent « la mauvaise appréciation de l'évolution du marché des télécoms » et appellent à un arrêt de travail le 2 octobre. « Nous aurions dû intégrer d'autres activités dans les lanceurs et les services pour équilibrer les cycles du marché des satellites de télécoms, affirme-t-on chez FO. En outre, l'Europe doit aider son industrie spatiale par des commandes dans les domaines scientifique et militaire d'observation de la Terre, car nous ne pourrons pas survivre sur le seul secteur des télécoms, face à nos concurrents américains soutenus par des commandes militaires. »

Marché déprimé

L'industrie spatiale est déprimée. A la chute du marché mondial des satellites de télécoms s'ajoute l'érosion des programmes scientifiques et militaires européens. Des regroupements pourraient s'opérer entre les cinq fabricants de satellites, trois américains (Boeing, Loral et Lockheed Martin) et deux européens (Alcatel Space et Astrium). Ainsi, Astrium, filiale d'EADS, également implantée à Toulouse, vient d'annoncer son souhait de racheter Alcatel Space. Mais cette fusion se heurterait aux règles sur la concurrence de la Commission européenne et à la volonté d'Alcatel.