Le mot "personnel", employé là où on a pris l'habitude d'utiliser la litote "collaborateur", apparaît un peu désuet.

Au chapitre des excursions sociologiques, on s'intéressera au livre de Claude Lévy-Leboyer, professeur émérite de psychologie du travail à l'université de Paris-5, président de l'Association internationale de psychologie appliquée et membre fondateur de l'ENCP (European network of organisational psychology), qui s'interroge sur cette question, pour sa part, bien d'actualité, de la rémunération et, notamment, de la rémunération au mérite.

Mais si Claude Lévy-Leboyer garde le même titre que précédemment pour cette quatrième édition de son ouvrage de référence, revue et mise à jour, ce n'est pas par simple inadvertance aux modes du vocabulaire. "Le personnel", c'est vrai, n'est pas tout à fait la "personne", ni même l'ensemble des personnes employées par une entreprise.

Le "personnel" est, au contraire, cette partie de la personne la moins personnelle. Celle qui loue sa force de travail et, dans cette mesure et pour le temps où s'applique le contrat de travail, ne s'appartient plus tout à fait.

A charge, pour l'entreprise, de développer cette force vive qu'elle s'approprie ainsi, et d'abord en en évaluant le mérite pour l'optimiser, voire le rémunérer.

L'auteur fait donc le point sur les questions posées par l'évaluation des ressources humaines et les instruments d'évaluation, à l'heure des nouvelles technologies.

Un texte qui devrait nous rappeler à la fois à la modestie de notre condition mercenaire et à l'honnêteté qui consiste à appeler un chat un chat.