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De rares expériences, malgré l'urgence

SANS | publié le : 17.09.2002 |

En dépit du vieillissement de la population aux Pays-Bas et de la nécessité de trouver une solution pour le financement des retraites dans les années à venir, peu d'entreprises néerlandaises font un effort pour conserver leurs salariés âgés.

Alors que la plupart des entreprises ont tendance à se débarasser de leurs salariés âgés, quelques employeurs ont pris des mesures afin de retenir les "têtes grises". Généralement, ils optent pour des formations de type recyclage ou mise à jour.

Certaines entreprises vont plus loin. Ainsi, chez Akzo Nobel, un groupe de chimie qui emploie 13 000 personnes aux Pays-Bas, les plus de 55 ans ne sont pas obligés de faire des heures supplémentaires ni de venir travailler pendant leur période de congés pour répondre à un besoin accru de production. « Ils peuvent, en outre, être exemptés du travail par équipes alternantes, sans perdre automatiquement la prime afférente, précise Richard van Schoonderwalt, responsable RH. A cela, s'ajoutent les "journées seniors", des congés annuels supplémentaires accordés en fonction de l'âge du salarié. »

Horaires adaptés

L'entreprise de bâtiment Maes, de son côté, a prévu des horaires adaptés. « A partir de 55 ans, il est possible de se mettre au temps partiel, explique-t-on à la direction du personnel. A condition de ne pas travailler par fractions de journée, car cela rend difficile l'organisation des trajets en groupe jusqu'aux chantiers. »

La convention collective d'AVR, gros prestataire de services dans le secteur de l'environnement et du traitement des déchets, contient, depuis 1997, un paragraphe spécifique pour les salariés âgés, qui prévoit, notamment, des aménagements d'horaires. Ainsi, dès 57 ans, les employés d'AVR peuvent diminuer de trente minutes à une heure leur journée de travail, sans perte de salaire. « Les horaires peuvent aussi être adaptés selon les besoins et les capacités de chacun, en accord avec le médecin du travail, témoigne Rob van Leeuwen, chargé des conditions de travail chez AVR. Cette disposition pourrait bien être généralisée lors des négociations d'entreprise qui s'ouvrent cette semaine. »

Etat de santé

Chez Wavin, fabricant de produits plastiques, on évalue périodiquement l'état de santé des 550 salariés, au moyen d'un questionnaire et de tests. Si besoin est, on propose ensuite au salarié un poste de travail aménagé, une autre fonction plus adaptée ou bien des séances de remise en forme. A noter que des examens spécifiques, en fonction de l'âge, peuvent aussi être pratiqués sur demande.

Mais, il faut bien reconnaître que de telles expériences restent encore rares : pour les employeurs néerlandais, un salarié âgé est toujours synonyme de coût élevé, d'absentéisme et de faible productivité. Entre recruter un jeune et pousser un ancien vers la préretraite, le choix est vite fait, d'autant plus que le spectre de la pénurie de main-d'oeuvre s'est éloigné avec le regain actuel du chômage.

Pourtant, le nouveau gouvernement de centre-droit semble vouloir poursuivre les efforts entrepris par ses prédécesseurs sociodémocrates dans le but de faire travailler plus longtemps les salariés. Seulement, son approche est plus radicale : si naguère, on misait sur les coups de pouce fiscaux (prime à l'emploi proportionnelle à l'âge, autorisation de cumuler une préretraite et un salaire à temps partiel), aujourd'hui, on préfère renouer avec l'obligation de chercher un emploi pour les chômeurs de plus de 57 ans et demi.