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Aéroflot Du monopole d'Etat au marché libre

SANS | publié le : 17.09.2002 |

La direction actuelle, recrutée chez les diplômés des écoles de commerce occidentales ou parmi des spécialistes de la finance internationale, est arrivée en 1997 et 1998. Aéroflot est devenue une entreprise rentable avec, encore, quelques soucis d'image et de management des hommes.

En 2003, Aéroflot fêtera son quatre-vingtième anniversaire. Jusqu'à la perestroïka, elle était la compagnie de transport aérien nationale bénéficiant du monopole du trafic aérien en Union soviétique. Au début des années 1990, Aéroflot menace de disparaître : elle est disloquée et perd le contrôle du marché des lignes intérieures russes au profit de compagnies régionales. Ce n'est qu'en 1993 qu'Aéroflot retrouve le statut de compagnie d'aviation de rang international. Depuis, elle a accompli un très lourd effort de restructuration pour s'adapter aux standards internationaux et, aujourd'hui, elle est à nouveau la première compagnie d'aviation russe, autant sur le marché intérieur, dont elle représente 40 %, que sur le marché international, dont elle assure 70 % des vols russes.

Afin de réformer le fonctionnement soviétique d'Aéroflot et de redorer le blason de la compagnie, la direction a fait appel à des consultants occidentaux qui ont pour mission de restructurer l'entreprise (McKinsey) et de modifier son image héritée de l'époque soviétique. Il s'agit de réajuster la qualité des services proposés sur les standards internationaux, et, notamment, sur ceux de ses partenaires, Air France et Lufthansa, avec lesquels Aéroflot collabore sur un plan commercial et technique.

En dépit des efforts de réforme, Aéroflot se heurte au problème du vieillissement de son personnel, dont une large part conserve la mentalité soviétique d'employés d'une entreprise d'Etat n'ayant aucun souci ni de rentabilité, ni de compétitivité. Aéroflot a donc à gérer un effectif "à deux vitesses" : un personnel soviétique peu motivé et un personnel plus jeune, rompu aux lois de l'économie de marché. Les conflits qu'engendre ce décalage entravent les efforts de restructuration de l'entreprise. Pour remédier à ces problèmes de communication interne et tenter d'harmoniser les comportements professionnels, Aéroflot s'est dotée d'une revue interne bimensuelle, ainsi que d'un réseau intranet que le personnel utilise activement, malgré le nombre insuffisant d'ordinateurs (5 000 pour 15 000 salariés). En outre, la compagnie travaille actuellement à établir une convention avec les six syndicats qui représentent son personnel. Enfin, afin de motiver ses salariés, Aéroflot a mis en place un système d'actionnariat et de primes. La compagnie a aussi dû revoir à la hausse la grille des salaires de ses pilotes pour éviter que son personnel le plus qualifié ne soit débauché par des concurrentes étrangères.

Aéroflot a pourtant encore des sujets d'inquiétude : les différents accidents survenus cette année sur certaines lignes intérieures russes que, pourtant, elle n'exploite plus, ont contribué à ternir l'image de la compagnie. Enfin, il est trop tôt pour juger des effets du scandale financier qui frappe actuellement Aéroflot, du fait des détournements de fonds dont est soupçonné Berezovsky, l'un de ses principaux actionnaires.

REPERES

15 000 salariés.

110 avions.

108 destinations desservies dans 54 pays.

40,98 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2001.