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S'affirmer comme un employeur attractif

SANS | publié le : 10.09.2002 |

Campagne de recrutement, promotion interne, développement de la formation initiale, embauche des emplois-jeunes... Pour faire face aux 140 000 départs à la retraite qui vont toucher La Poste dans les dix ans à venir, la DRH mise sur plusieurs outils.

Jusqu'ici, La Poste coulait des jours heureux. Ses 100 000 candidatures spontanées annuelles, complétées par les concours des facteurs, suffisaient largement à couvrir les besoins de cette entreprise publique comptant plus de deux tiers de fonctionnaires. Ce ne sera plus vrai en 2004, date à laquelle les premiers départs en retraite de la génération du baby-boom s'amorceront ; 140 000 départs (sur 330 000 collaborateurs) sont prévus d'ici à dix ans.

Campagne de recrutement

Mais comment chasser le spectre de la pénurie de main-d'oeuvre et, surtout, devenir aussi attracif que ses voisins du privé ? Une campagne de recrutement, destinée à "vendre" l'image de recruteur de l'établissement, a été lancée fin mai. L'objectif ? « S'affirmer comme un employeur attractif et incontournable, affirme Jean-Paul Camo, directeur du développement des compétences, de l'emploi et des ressources. Nous n'allons pas remplacer tous les départs, mais le marché de l'emploi va se raréfier et nous allons manquer de jeunes diplômés. Il s'agit de faire découvrir ce qu'est La Poste et les opportunités proposées aux jeunes. » Qui sait, par exemple, que le groupe réalise déjà 60 % de son chiffre d'affaires sur des activités concurrentielles (services financiers, colis, logistique) et que deux métiers de l'entreprise sur trois entrent dans ce champ ? 30 000 candidatures ont d'ores et déjà été reçues sur le site Internet.

L'entreprise entend également développer activement la formation en alternance. Tous les emplois-jeunes (4 800 au total) seront requalifiés en CDI à l'issue de leur contrat.

Diplôme spécifique

Plus original, l'administration vient de lancer, avec l'Education nationale et la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), un diplôme bac +1, la mention complémentaire "services financiers", destinée à préparer aux métiers d'accueil de la clientèle et de commercialisation des services financiers. Onze classes préparant à l'obtention de ce diplôme ont été ouvertes en septembre. La formation se décline en alternance et conjugue enseignement théorique et formation pratique.

Les salaires ? « Environ ceux du marché », rétorque Jean-Paul Camo. Ils débutent à 18 000 euros (brut annuel) pour un jeune bac + 2 (21 000 euros avec prime sur résultats pour un conseiller financier, par exemple), à 28 000 euros pour un directeur de bureau de poste (bac + 5). Après cinq ans d'ancienneté, un cadre (bac + 5) perçoit entre 36 000 et 38 000 euros. Depuis deux ans, l'entreprise a mis au point une politique salariale plus dynamique pour les jeunes cadres (augmentation individuelle pouvant aller jusqu'à 10 % du salaire), ainsi qu'un accord d'intéressement ; 80 % des futurs embauchés seront recrutés sous contrat de droit privé. Il y a dix ans, les contractuels ne représentaient que 15 % des effectifs.

Ressources internes

Mais surtout, l'entreprise veut s'appuyer sur ses ressources internes. Autant dire que la promotion interne aura son importance pour éviter que les plus formés soient "chassés". Déjà, l'année dernière, plus de 10 000 collaborateurs ont été promus, soit 60 % de plus qu'en 2000, avec l'appui d'un réseau d'une centaine de "conseillers en mobilité et en orientation professionnelle", présents dans chaque département, et 292 millions d'euros (4,2 % de la masse salariale) ont été consacrés à la formation ; 12 000 promotions sont attendues cette année.

Signe des temps : un accord a, d'ailleurs, été conclu en ce sens, en juillet dernier, pour booster la carrière des moins qualifiés.

LA POSTE

Effectifs : 330 000 salariés.

Départs à la retraite : 140 000 personnes en dix ans.