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Plainte contre Vivendi

SANS | publié le : 10.09.2002 |

Le syndicat FO de Vivendi a annoncé, le 5 septembre, la création d'une association des actionnaires salariés, ce qui leur permet de se constituer partie civile dans la plainte déposée par les petits porteurs.

Après les petits porteurs, les salariés actionnaires de Vivendi Universal entrent dans la danse : rassemblés en association, depuis la fin de la semaine dernière, sous l'égide du syndicat FO, pour pouvoir se porter partie civile, ils s'associent à la plainte de l'Association des petits porteurs actifs (Appac). Ces derniers, qui représentent 25 % des parts de VU, ont, en effet, déposé plainte, le 24 juillet, auprès du TGI de Paris.

La procédure est toujours en cours et, si la plainte était déclarée recevable, une instruction judiciaire pourrait démarrer d'ici à la fin de l'année. La plainte vise les délits de faux et usage de faux, répartition de dividendes fictifs et abus de biens sociaux. L'enquête de la COB, lancée en juillet sur les informations financières de Vivendi depuis deux ans, pourrait bientôt étayer le dossier.

Tromperies

« Les salariés actionnaires ont été trompés par un patron qui a pris de nombreux engagements vis-à-vis d'eux, notamment dans les journaux internes, et ne les a pas respectés », affirme Christophe Montgermont, secrétaire général du syndicat FO de Vivendi et de ses filiales, et président de l'association des actionnaires salariés. A travers des fonds d'épargne, les salariés disposent d'environ 2,5 % du capital. Le responsable syndical a, notamment, accusé l'ancienne direction du groupe d'avoir « bradé le capital des sociétés pour surpayer des actifs qui lui ont permis de créer VU » ; il a pointé les augmentations de salaire de son Pdg - qu'il n'a pas hésité à qualifier d'« homme sans foi ni loi » - alors que la société cumulait 73 milliards d'euros de dettes.

De son côté, Didier Cornardeau, président de l'Appac, rappelle que des petits porteurs prennent toujours un risque, mais qu'« ils veulent prendre un risque mesuré et bien informé ». L'Appac demande à être « reçue immédiatement » par Jean-René Fourtou et la nouvelle direction. Elle réclame la mise en redressement judiciaire de la société pour obtenir un moratoire sur les dettes et le gel des intérêts bancaires. D'autre part, elle dénonce la présence des banques au conseil d'administration de VU, évoquant un conflit d'intérêts.

Politique de convergence

Le président de l'Appac et celui de la toute nouvelle association des actionnaires salariés ont aussi souligné la politique de convergence entre syndicats et actionnaires de Vivendi dans le monde entier. Ainsi, l'avocat de l'Appac, Me Canoy, recevait, le 6 septembre, à Paris, des syndicalistes américains de l'AFL-CIO du groupe, qui devaient lui fournir des pièces comptables susceptibles d'étayer la plainte. Le cabinet Schatz & Nobel a introduit hier, à New York, une action contre l'ancienne direction de Vivendi, alors que d'autres salariés américains ont déposé plainte au civil depuis juillet dernier, dans le but d'obtenir une transaction.