Prétendre à un poste, c'est pouvoir se couler dans le moule d'un profil type, dont il ne fait pas bon se démarquer si l'on veut trouver un emploi.

Outre le fait que cette pratique tend à accroître encore le fossé entre la demande et l'offre d'emploi, elle écarte souvent de l'entreprise des profils atypiques qui pourraient en nourrir la richesse humaine. Certes, les candidats prêts à l'emploi constituent une économie de temps et d'argent pour l'entreprise, mais celle-ci a-t-elle vraiment besoin de placer la barre si haut ?

Le parti pris de l'auteur est de replacer le recrutement dans l'horizon plus vaste de la question humaine et sociale, pour constater l'irréalisme de pareilles demandes et ses conséquences néfastes pour la communauté. Ce faisant, l'auteur s'interroge sur le statut du candidat recruté. S'agit-il d'un objet marchand, au même titre que d'autres denrées acquises par l'entreprise ou, comme cela commence à se dire ici ou là, d'un client ? Tout dépend, remarque justement l'auteur, de quel candidat on parle. A côté des plus désavantagés, interchangeables, les profils rares tendent à adopter des comportements de diva.

Alain Gavand en profite également pour redéfinir le rôle du recruteur. Il s'agit, pour lui, avant tout, d'un médiateur qui ne doit jamais omettre d'envisager son rôle sous l'angle de l'éthique.

Au-delà de la mise en question, l'auteur tente de fournir quelques repères pour réduire l'écart entre les pratiques et l'idéal humaniste qui devrait présider à cet art délicat d'entremetteur.

Alain Gavand est Pdg du cabinet Alain Gavand Consultants, spécialisé dans le recrutement pour le compte de grands groupes industriels.

Psychologue de formation, il est chargé d'enseignement en DESS de psychologie. Par ailleurs, comme délégué national du Centre des jeunes dirigeants, il pilote une expérience européenne sur l'évaluation de la compétence globale de l'entreprise, prenant en compte, à côté des critères économiques, des critères sociaux et d'environnement.