L'ex-Pdg anglais de l'usine quimpéroise Global Studio a été mis en examen et écroué, le 27 août dernier. Kenneth Ian Turner doit, en effet, répondre des accusations d'escroquerie et d'abus de biens sociaux. L'affaire remonte à novembre 1992, date à laquelle son entreprise de production d'objets en porcelaine avait été mise en liquidation judiciaire, après à peine un an d'activité.

A l'époque, son projet avait séduit les acteurs locaux : la mairie de Quimper, le département et la région, qui avaient subventionné, à hauteur de 289 000 euros, ses investissements et ses créations d'emploi. Il faut dire que ce chef d'entreprise n'avait pas lésiner sur les promesses. Pas moins de 240 emplois devaient voir le jour, 700 à terme. Au final, l'usine ne dépassera jamais les 100 salariés, « pour la plupart travaillant à domicile, avec des rendements délirants, pour un salaire ridicule », souligne Alain Gérard, sénateur maire de Quimper. Aujourd'hui, la mairie s'est portée partie civile dans cette affaire. « Nous n'avions à faire qu'à un chasseur de primes, proteste Alain Gérard. Il y a peu d'espoir de récupérer les quelque 71 651 euros que nous doit Global Studio, pour la vente et l'aménagement d'un bâtiment. Mais, eu égard à l'utilisation abusive de l'argent public et à l'indifférence totale dont a fait preuve M. Turner sur le sort de ses salariés, nous ne pouvions en rester là. »

Reste la question : comment ce chef d'entreprise a- t-il pu si aisément tromper la Datar et Ouest Atlantique, l'agence de promotion et de développement économique de la France Atlantique, chargées de l'étude de faisabilité du projet ?