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Les 35 heures mettent le feu aux poudres

SANS | publié le : 03.09.2002 |

Syndicats comme patronat se montrent très critiques à l'égard des projets d'assouplissement des 35 heures proposés par le gouvernement. Les avis sont plus partagés sur le dispositif d'harmonisation des Smic.

François Fillon a achevé, le 2 septembre, en recevant les responsables du Medef, sa tournée de rentrée des partenaires sociaux. Toute la semaine dernière, le ministre des Affaires sociales a rencontré syndicats et organisations patronales, pour recueillir leurs avis sur son "projet global" d'assouplissement des 35 heures, d'harmonisation des Smic et de baisse des charges. Les échanges avec les partenaires sociaux devraient toutefois se poursuivre jusqu'au 6 septembre, date à laquelle le dispositif définitif leur sera soumis, à l'occasion de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective. Car les pistes lancées par le gouvernement sont loin de faire l'unanimité.

A l'exception de Robert Buguet, président de l'Union professionnelle artisanale (UPA), qui a salué le "pragmatisme" de François Fillon sur l'assouplissement des 35 heures, ainsi que son choix d'aller vers un dispositif pérenne d'allégements de charges, déconnecté du temps de travail et du salaire, les divers interlocuteurs sont sortis réservés, inquiets, voire carrément furieux, de leur entretien avec le ministre.

Appel à la mobilisation

Dans le camp des franchement mécontents, on trouve la CGT, qui a promis d'appeler à la mobilisation si le projet était maintenu en l'état. « On est dans un projet de loi assez fondamental qui vise à accroître la subordination des salariés au bon vouloir de leurs employeurs », a déclaré Bernard Thibault. Une analyse partagée par la CFTC. Mais on trouve aussi le Medef, oubliant ses vibrants appels au dialogue social, pour presser le ministre de relever rapidement, par décret, le contingent d'heures supplémentaires. Et critiquant la hausse très substantielle du Smic d'ici à 2005.

Satisfaction

CFDT et CFE-CGC, d'un côté, et CGPME et UNAPL (professions libérales), de l'autre, se montrent en revanche plus partagés. Si les projets gouvernementaux sur les 35 heures s'attirent les foudres, le dispositif de convergence des Smic sur trois ans est, en revanche, salué. « Le scénario prévu par le ministre est exactement celui pour lequel nous avons voté lors de la consultation au Conseil économique et social avec, d'ailleurs, l'ensemble des organisations syndicales », s'est félicité Jean-Luc Cazettes, président de la centrale des cadres. Quant à Marc Blondel, sorti plutôt satisfait de l'entretien, annonçant que les allégements de charges se feraient à enveloppe constante, il a reconnu, par la suite, que le texte proposé par François Fillon « posait problème ».

Le dialogue social promis par le nouveau gouvernement s'annonce donc particulièrement animé jusqu'au 18 septembre, date à laquelle le projet de loi sera discuté en Conseil des ministres. Avant d'être débattu, dès le début de la session d'octobre, à l'Assemblée nationale.