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Des formations locales ajustées aux besoins du constructeur

SANS | publié le : 03.09.2002 |

Renault a multiplié les partenariats avec les structures éducatives locales pour adapter les compétences à ses besoins.

L'un des grands enjeux du démarrage des usines de Curitiba était d'adapter le niveau de compétences disponibles localement. Pour l'usine de moteurs, par exemple, avec une main-d'oeuvre moins chère qu'en Europe, Renault a adopté des lignes un peu moins automatisées, mais en mettant l'accent sur la polyvalence et le travail flexible. « Il y a plus d'opérations manuelles, même si tout le contrôle reste automatisé », résume Gilles Levassor, directeur de l'usine moteurs. C'est pourquoi le dispositif de formation est particulièrement complet. Au sein même de cette usine de 400 personnes, se trouve un centre de formation métiers, destiné au personnel, mais aussi aux élèves des écoles. « Nous avons dispensé 30 000 heures de formation et 350 salariés de l'usine sont déjà passés par le centre », explique la responsable des formations métiers.

Partenariat

En matière de formation initiale, et pour chaque niveau de compétence, Renault a conclu des partenariats avec les acteurs locaux. Une grande partie des opérateurs sont issus du Centre automobile du Parana, qui forme des apprentis. Le Centre est né en 1997 d'un partenariat entre Renault, Chrysler, Audi VW et Volvo, le ministère du Travail, le gouvernement du Parana et les acteurs de la formation pour la mise en place de cursus qui, dès 1998, permettaient à 2 593 stagiaires de correspondre aux besoins de l'industrie automobile. Pour les formations de conducteur de machines, Renault a travaillé à l'adaptation de contenus pédagogiques de cours universitaires existants, et a redéfini ses besoins en fonction de l'environnement concurrentiel. « Nous avons cherché des candidats de niveau bac + 2, explique Gilles Levassor. Lors d'un second partenariat, nous privilégierons un niveau un peu moins élevé, moins susceptible d'être happé par la concurrence. » Pour le complexe Ayrton Senna, sur une population d'Etam, l'objectif est de descendre de 14 % de turn-over à 8 %.

Programmes courts

Quant aux ingénieurs, la première promotion vient de sortir de l'Ecole supérieure des pétroles et moteurs à Curitiba, fruit d'un partenariat entre les constructeurs, quatre universités locales et la grande école européenne (ENSPM) de Rueil-Malmaison (92). La collaboration est étroite avec l'Université fédérale de Santa Catarina (UFSC), dans l'Etat voisin. « Nous avions déjà des partenariats avec des industriels, comme Embraco ou Danfoss, explique Walter Weingaertner, patron du laboratoire de mécanique de précision de l'université, mais sur des programmes plus courts. Aucune entreprise n'a fait autant avec une université que Renault. » S'il n'est pas rare que des contrats soient passés entre un industriel et une université, avec des objectifs, des délais, des prix et des résultats, Renault est allé plus loin, en confiant une partie des formations RH à l'UFSC, mais aussi des travaux de recherche, et en élaborant des groupes de travail communs sur des résolutions de problèmes, par exemple pour l'amélioration des machines- outils.