Plan social, chômage technique, cessation ou poursuite d'activité, les 216 salariés du centre d'appels parisien Euro CRM ne savent toujours pas de quoi sera fait leur avenir. Au moins peuvent-ils se féliciter que l'épreuve de force, engagée depuis plus d'un mois avec la direction, commence à porter ses fruits.

« Les salaires de juillet et d'août ont été versés, mais nous sommes toujours dans l'expectative. Le sentiment général est celui du découragement », relate Juliette Alves, secrétaire adjointe du comité d'entreprise (CE). La crise remonte au 28 juin dernier, quand la direction annonce la perte de l'unique contrat de l'entreprise. Dans le même temps, les salariés apprennent leur transfert dans deux call centers, l'un situé à Amiens (Intracall), l'autre à Paris (Multiligne Conseils). Seul problème : le CE n'a pas été consulté. Les deux sociétés qui doivent accueillir le personnel renvoient la question de leur prise en charge au donneur d'ordre, le câblo-opérateur Noos, et à Euro CRM.

Les syndicats portent l'affaire devant le tribunal de grande instance de Créteil. Le 18 juillet, celui-ci ordonne à la direction d'Euro CRM de convoquer son CE et de ne procéder à aucune modification des contrats de travail. « A l'issue du CE du 31 juillet, la direction a souhaité voir revenir ses salariés. Pour cela, elle nous demande de pointer tous les jours entre 13 heures et 17 heures. Elle dit aussi être à la recherche de nouveaux clients, mais nous sommes très méfiants », souligne Juliette Alves, pour qui l'éventualité d'un plan social est de plus en plus à l'ordre du jour.