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Keolis signe une charte sur le statut des cadres

SANS | publié le : 27.08.2002 |

En février dernier, la direction et les partenaires sociaux de l'opérateur de transport Keolis ont signé un accord régissant le statut des cadres ainsi que les pratiques de management.

Groupe spécialisé dans la gestion de réseaux de transport urbain et interurbain, Keolis est né, en avril 2001, de la fusion de Via GTI (Paribas) et Cariane (SNCF). Composé de 170 filiales en France et à l'étranger, il fonctionne de manière très décentralisée. « Seuls les cadres sont gérés au niveau du groupe, car ce sont eux qui composent réellement l'entreprise, souligne Bernard Laferrière, directeur des cadres et de la formation. En effet, lorsque nous perdons un appel d'offres pour la gestion d'un réseau de transport, les conducteurs sont généralement repris par l'opérateur qui remporte le marché, tandis que les cadres restent. »

En décembre 2000, un an après le début de la fusion, la direction lance l'idée de rédiger un texte définissant à la fois le statut et les principes de gestion de carrière des cadres du groupe. Objectifs : harmoniser les pratiques et les droits sociaux, favoriser la mobilité internationale, mais aussi devenir plus attractif pour les futures recrues. Il s'agit, également, d'une réponse au CE qui réclamait l'application de la convention collective du transport urbain (plus protectrice des salariés mais aussi plus rigide), alors que, jusque-là, l'entreprise était régie par celle de l'interurbain.

Accord d'entreprise

« La réponse, élégante, de la direction a été de proposer un accord d'entreprise, s'appliquant, dans un premier temps, aux cadres et reprenant les point positifs des deux conventions », se félicite Serge Bellard, délégué syndical CGC.

Négociations

Durant le premier semestre 2001, des groupes de travail ont planché sur les valeurs du groupe, les droits et devoirs des cadres, la mobilité, les rémunérations, le développement des compétences et le statut du cadre. A partir de leurs conclusions, la direction a alors engagé des négociations avec les délégués CFDT et CGC, qui ont abouti, le 4 février dernier, à la signature d'un accord en deux parties. La première, intitulée "principes managériaux de l'encadrement", traite de la capitalisation des compétences collectives et du développement professionnel des cadres. Elle instaure, ainsi, un plan pluriannuel de gestion anticipatrice des emplois, un parcours de "professionnalisation" élaboré par chaque cadre avec sa hiérarchie, un entretien individuel annuel (sur les objectifs, les résultats, les compétences, les souhaits d'évolution), complété à la demande du salarié ou de l'entreprise par un entretien individuel d'orientation pour faire le point sur le projet professionnel, ainsi qu'un dossier individuel de compétences. Ces dispositifs sont applicables à tous les cadres de la société Keolis, ainsi qu'à ceux des filiales qui pourront adhérer individuellement à cet accord, sur proposition de leur hiérarchie.

Le deuxième chapitre de l'accord, en revanche, ne s'applique qu'aux cadres avec un contrat de travail Keolis. Relatif aux dispositions statutaires, il définit les droits et devoirs collectifs (dialogue social, égalité professionnelle et équilibre de vie, formation professionnelle, durée du travail, rémunération...), mais aussi les garanties individuelles (période d'essai, mise à disposition, couverture santé et prévoyance, rupture du contrat de travail et indemnité de licenciement...), dont, plus particulièrement, les conditions d'accompagnement de la mobilité professionnelle et géographique.

Plan d'action

Et pour éviter que toutes les bonnes intentions de la charte ne demeurent lettre morte, les partenaires sociaux lui ont joint un plan d'action pour les deux ans à venir, indiquant le calendrier selon lequel les différents dossiers feront l'objet d'une mise en oeuvre concrète. Le second semestre 2002 doit ainsi voir l'harmonisation des couvertures santé/prévoyance, des politiques de rémunération, des comités de carrière, des supports d'entretien annuel ou encore des procédures de mobilité nationale et internationale. Et, dès début septembre, les partenaires sociaux se sont engagés à lancer des négociations sur la gestion des fins de carrière, ainsi que sur la mise en place d'un plan d'épargne retraite.

KEOLIS

Activité : opérateur privé de transport public urbain et interurbain de voyageurs.

Chiffre d'affaires : 1,5 milliard d'euros.

Effectif : 23 000 salariés dont 1 000 cadres, 3 500 Etam et 18 500 conducteurs et agents d'atelier.

L'essentiel

1 Issu de la fusion, en 2001, de deux entreprises de transport urbain et interurbain, le groupe Keolis souhaitait harmoniser les pratiques de gestion des cadres et favoriser la mobilité, notamment à l'international.

2 La direction a lancé des groupes de travail, qui ont réfléchi pendant six mois sur les compétences, les rémunérations ou encore les dispositions statutaires applicables aux cadres.

3 Leurs conclusions ont servi de point de départ à une négociation avec les partenaires sociaux, qui ont débouché, en février dernier, sur un accord sur le management et le statut des cadres Keolis.