Z. Y. : C'est un sujet d'actualité. Le recours massif aux NTIC, la montée en puissance de l'actionnariat salarié ont induit, pour les entreprises, de nouvelles exigences envers leurs collaborateurs. L'absence de transparence, la rétention d'informations, la culture du secret sont les fléaux qui menacent aujourd'hui les organisations. La cas Enron, qui, d'ailleurs, fera l'objet d'une conférence plénière, est, à ce titre, exemplaire. Les entreprises sont également menacées par des pertes de mémoire et une dilution de leurs savoirs, sous l'effet des départs en retraite et des réductions d'effectifs qui touchent, dans de nombreux cas, les salariés les plus expérimentés. Aussi, de plus en plus, la corporate gouvernance exige des règles connues de tous. L'objectif final est d'inscrire la stratégie de l'entreprise dans la durée, en levant toute opacité et en impliquant les salariés. Les auditeurs sociaux ont, là, une grande responsabilité. Enfin, nous allons tenter de mieux appréhender cette notion de connaissance, et réfléchir aux liens qui relient audit social, knowledge management et développement durable.

E & C : Cette université d'été est également le moyen de faire le point sur l'audit social.

Z. Y. : Il s'agira davantage d'explorer les nouvelles formes d'audit social que de dresser un panorama de l'existant. Il est souhaitable de dépasser le stade de l'audit social traditionnel, dit de conformité, pour évoluer vers des audits sociaux d'ouverture, s'attachant aux potentialités créatrices de la personne humaine dans l'organisation. Autre enjeu : sortir l'audit social de l'entreprise pour le transformer en audit sociétal. L'entreprise a, en effet, aujourd'hui, une grande responsabilité vis-à-vis de son environnement extérieur.