«Lancé juste après la fusion entre Hoechst Marion Roussel et Rhône Poulenc Rorer, le séminaire Aventis pharma leadership program (APLP) était destiné aux managers, dans le cadre d'une démarche d'intégration et d'aplanissement des différences culturelles, raconte Dominique Canetti, DRH d'Aventis pharma France. Sur deux jours et demi, on leur présentait la stratégie de l'entreprise, ses enjeux, en évitant la langue de bois et en privilégiant les questions-réponses. »

Inauguré début 2001, puis réédité cette année, ce stage comporte ainsi une session d'information générale sur les différents systèmes de santé dans le monde, les principales maladies et principaux traitements..., une table ronde intitulée "Passion patient, passion produit" sur un médicament de lutte contre le cancer du sein, faisant intervenir professeurs de médecine, soignants et malades, ainsi que des présentations, par son responsable, des enjeux de chaque secteur d'activité de l'entreprise : recherche, production, opérations commerciales... Une session RH aborde, quant à elle, les questions d'organisation, de rémunération, de négociation collective ou encore d'avenir de l'emploi.

« Dans un contexte où le dialogue avec les partenaires sociaux est bon, malgré des tensions autour de la restructuration de la recherche, il nous a semblé pertinent de proposer à tous les représentants du personnel de participer à l'APLP, afin qu'ils aient une vision globale du groupe, de son environnement, de ses contraintes... », poursuit la DRH. Sur une population de 200 élus et délégués syndicaux, 130 ont accepté l'invitation, au mois d'avril dernier. Y compris de nombreux militants CGT, organisation qui avait pourtant décidé de boycotter la manifestation.

« Cette initiative nous a paru positive, dans la mesure où elle nous permettait d'avoir accès à la même information et à la même formation que l'encadrement, de juger ce qui se dit dans ce type de séminaire, ou encore de rencontrer des personnes que l'on ne voit jamais, comme les dirigeants de la recherche, afin de mieux comprendre leur politique et d'exprimer ce qu'on en pense », assure Martial Guitton, alors coordinateur CFTC.

Les élus ont ainsi attribué une note de 7,2 sur 10 au séminaire, la meilleure note revenant à la session "Passion patient, passion produit" (8,7/10) ; 46 % d'entre eux ont même jugé la démarche indispensable et 54 % souhaitable ; 47 % estiment qu'elle devrait être renouvelée chaque année, 52 % tous les deux ans. « Pour ma part, souligne Dominique Canetti, j'estime qu'il s'agit d'un bon investissement, de nature à faciliter le dialogue lors des négociations à venir. »