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Y a-t-il un pilote au bureau ?

SANS | publié le : 23.07.2002 |

Pour récompenser leurs cols blancs, mais aussi pour leur apprendre à se surpasser, à développer leur sens de l'initiative, bref, à leur faire acquérir un "esprit commando", des entreprises n'hésitent pas à programmer des stages de pilotage au volant de véhicules de compétition.

Quand les techniques traditionnelles de management ont toutes échoué, il reste le saut à l'élastique dans les Pyrénées, le rafting dans les Alpes, et... la conduite automobile. Frissons garantis. A 25 km de Paris, Cap Maîtrise, une école de pilotage haut de gamme, propose aux entreprises des stages de conduite sur Porsche. Pas n'importe quels modèles : des 944 Turbo Cup, 964 Cup, 963 Cup, 993 RSR, de véritables bêtes de course développant, au minimum, 285 CV et pouvant atteindre des pointes de vitesse de 290 km/h !

Test de comportement

Développé par Éric Gallardo, un instructeur diplômé de l'école Lotus, le concept sur lequel repose l'offre de Cap Maîtrise est simple : outre le plaisir que peut susciter, chez certains, la conduite de ces bolides, il s'agit aussi de tester le comportement des individus et de leur apprendre à se surpasser en toute sécurité. Autrement dit, comment piloter des projets professionnels ambitieux, sans risques pour l'entreprise et son organisation.

« Le parallèle entre la conduite d'un véhicule de course et l'attitude au travail est évident. Un cadre performant et un bon pilote doivent savoir maîtriser leurs émotions et disposer d'un capital confiance pour contourner l'obstacle sans casse », confie Éric Gallardo. Un créneau qui séduit, en tout cas, de plus en plus d'entreprises, groupes ou PME, mais aussi des cadres dirigeants qui, à titre personnel, viennent tester leur résistance à l'ivresse de la vitesse. A tel point que Cap Maîtrise vient de s'associer avec un cabinet de coaching et de formation professionnelle pour proposer, dès septembre prochain, deux modules de formation orientés autour du concept de la "conduite intérieure".

Récompense adaptée

Aux commandes de Lorentzen & Wettre France, filiale hexagonale d'un groupe suédois spécialisé dans l'équipement de l'industrie papetière, Christophe Delestre a testé la conduite sur Porsche en décembre 2000. « Suite à une année exceptionnelle sur le plan commercial, nous avons décidé de récompenser nos dix salariés. Ce sont tous de jeunes cadres de niveau ingénieur. Professionnellement, ils vivent déjà à 100 km/h, leur métier demande aussi une grande autonomie et de la réactivité. Le pilotage de voitures de course nous paraissait particulièrement adapté. Bilan : un an et demi après cette expérience, ils en parlent encore entre eux », souligne le dirigeant. Une opération qui, selon lui, a aussi permis de renforcer la cohésion de l'équipe : « Les salariés ont partagé un moment fort qui fait désormais partie intégrante de l'histoire de l'entreprise. Depuis ce stage, pas un des participants n'a quitté la société. »

« Les plus confiants au départ ne sont pas forcément les meilleurs à l'arrivée. C'est comme au travail : ce ne sont pas ceux qui se vantent le plus qui obtiennent les meilleurs résultats. Un stage comme celui-là rend les salariés plus humbles et plus lucides sur leur niveau de compétence », constate, de son côté, Gilles Bloch, directeur commercial de Fujinon, une filiale de Fuji.

Lancement de nouveaux services

Très prisée par des entreprises qui viennent de réaliser des fusions ou des acquisitions, l'école de pilotage est aussi appréciée par des sociétés qui se lancent dans la création de nouveaux services ou produits. Ainsi, pour l'ouverture de son prochain point de vente en région parisienne, le distributeur de matériels informatiques Surcouf devrait convier son personnel à un tour de chauffe.