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Une affaire d'Etat

SANS | publié le : 23.07.2002 |

Le gouvernement s'est dit favorable à une structure chargée d'amortir le choc des plans sociaux. Le projet est encore imprécis mais l'idée est d'aider les salariés des PME tenus à l'écart.

"Task force" (groupe de travail), "structure ad hoc", "cellule vigie"... Le nom n'est pas précis et le projet est encore flou. Mais Jacques Chirac a été très clair : les plans sociaux ne sont pas uniquement "l'affaire des entreprises", contrairement aux affirmations de Francis Mer, quelques jours auparavant. Les pouvoirs publics ont aussi un devoir d'intervention. « Il faut créer une instance qui permettrait d'intervenir massivement pour apporter des solutions lorsqu'il y a des plans sociaux ou des fermetures d'entreprises », a affirmé le président de la République, dans son entretien télévisé du 14 juillet. Il s'agit, à ses yeux, « de remédier à une situation gravissime dans notre pays : nous avons maintenant des salariés à deux vitesses, ceux des grandes entreprises qui bénéficient, entre guillemets, de plans sociaux, d'avantages, et les salariés des petites et moyennes entreprises, qui sont les plus nombreux, et qui ne bénéficient de rien du tout en matière de reclassement, de reconversion, d'aides ».

Meilleure anticipation

Cette idée avait également été évoquée par François Fillon en marge d'une réunion européenne au Danemark, qui souhaitait « une meilleure anticipation et une meilleure gestion en amont des plans sociaux ». Si le projet est encore au stade du balbutiement, le gouvernement pourrait s'inspirer du modèle de la Sodie, filiale du groupe Usinor, créée dans les années 80, en plein coeur de la crise sidérurgique, ou de la Sofrea (Société de financement et de reclassement) d'Elf-Aquitaine, ou encore de Thomson Compétences et du Géris, deux émanations du groupe Thomson, qui avaient pour mission d'amortir le choc des plans sociaux en assurant à la fois le reclassement des salariés et la réindustrialisation des bassins d'emploi concernés.

Rétablir un équilibre

L'idée du gouvernement est d'agir en direction des salariés des PME, « afin de rétablir un équilibre entre petites entreprises et grands groupes » (80 % des licenciements ont lieu en dehors de tout plan social) et d'agir sur l'employabilité de ces personnes par le biais d'actions de formation. Le schéma du gouvernement pourrait être de créer deux instances, une cellule interministérielle chargée de coordonner l'action des pouvoirs publics (et de donner une plus grande visibilité des crédits d'Etat, aides à l'industrie, primes à l'aménagement du territoire, crédits pour la formation...) et des cellules territoriales qui regrouperaient les élus locaux, les syndicats, les services déconcentrés de l'Etat et les préfets. Ce projet pourrait démarrer par une phase d'expérimentations qui pourront ensuite se généraliser si elles réussissent. FO et la CFE-CGC ont pris bonnes notes de ce nouveau projet. Reste à passer aux actes !