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Paradores : Les châteaux-hôtels ont découvert la concurrence

SANS | publié le : 23.07.2002 |

Paradores, cette chaîne très particulière de demeures de prestige, autrefois dédiée aux seules visites d'invités de marque, a appris, en quelques années, les règles du marché hôtelier concurrentiel. Les RH ont, bien sûr, accompagné la mutation.

En à peine une dizaine d'années, les Paradores, ces hôtels pas comme les autres, souvent des anciens édifices historiques, châteaux ou monastères, ont su se faire une place au soleil du secteur hôtelier espagnol. Pourtant, la tâche semblait complexe, étant donné leur passé. Créés dans les années 30, ils servaient à accueillir des invités de marque jusqu'en 1991, date à laquelle les 86 paradores-hôtels se transforment en société anonyme. Même si les actions restent entre les mains de la Direction générale du tourisme, ce changement juridique est un tremblement de terre pour les salariés des paradores. Il signifie que cette "chaîne" d'hôtels doit, désormais, voler de ses propres ailes, entrant dans l'ère de la concurrence et de la productivité.

Après les nécessaires aménagements économiques et financiers, la gestion des ressources humaines commence réellement à évoluer en 1996. Six ans plus tard, le bilan est à la hauteur des espoirs. « Nous avons amélioré la moyenne d'âge, qui était de 45 ans, en la diminuant de 6 ans. L'ancienneté aussi a baissé, en passant de dix-sept à treize ans. Tout cela, nous l'avons obtenu en utilisant les pré-retraites et en engageant des jeunes de 20 ans », assure Antonio Ramirez, directeur général des ressources humaines.

Pour motiver leurs salariés et les fidéliser, la direction des RH met en place plusieurs systèmes de rétribution. Le premier est semi-fixe pour tous les salariés des Paradores, calculé sur l'équivalent d'environ 6 % des recettes de chaque établissement. Le second, variable, dépend des améliorations du résultat d'exploitation. « Mais si les résultats d'un parador ne sont pas satisfaisants, cette rétribution variable n'est pas distribuée », explique Antonio Ramirez. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à 17 d'entre eux l'an passé. Pour jouer encore davantage sur la motivation, la direction des RH a décidé de diminuer progressivement la partie semi-fixe de la rétribution. Déjà cette année, la participation sur les résultats passe à 5,8 % et elle descendra à 5,6 % l'année prochaine, donnant ainsi plus d'importance à la partie variable. Pour les chefs de département de chaque parador, un troisième système fonctionne depuis 2001. Trois objectifs leur sont fixés chaque année. S'ils parviennent à les remplir, leur rétribution peut augmenter de 10 % maximum d'une année sur l'autre.

La formation, logiquement, reste aussi très présente. Un peu plus de 2 millions d'euros ont été investis l'an passé. « De plus, dans notre propre centre de formation, qui fonctionne depuis octobre 2001, nous avons en permanence 45 élèves », ajoute Antonio Ramirez. La formation sélective, assistée d'un tuteur, est également un des piliers de la gestion des RH, afin de renforcer la promotion interne. Des 80 personnes sélectionnées en 1999 pour un parcours de formation, 48 ont pu le terminer et occupent actuellement soit le poste de directeur de parador soit celui de chef de département.

Le temps où les responsables des ressources humaines peinaient à trouver du personnel est donc loin. Signe évident que les Paradores ont réussi leur pari de fonctionner comme n'importe quelle entreprise du secteur, la concurrence n'hésite pas à recourir à la "piraterie économique" pour attirer les salariés. Les Paradores ont fini par gagner une image de marque. Et, en plus, ils s'agrandissent, en captant d'autres sites historiques : d'ici à quatre ans, ils seront une centaine.

REPERES

1928 date de création.

4 000 salariés .

222,37 millions d'euros de recettes en 2001.