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« L'originalité dans la formation peut recouvrer le pire comme le meilleur »

SANS | publié le : 23.07.2002 |

E & C : Des dirigeants qui jouent aux Lego, des salariés aux volants de voitures de course, d'autres à qui l'on apprend à regarder des tableaux de maître, que vous inspirent ces types de formation ?

M. T. : Cette tendance à privilégier l'originalité dans la formation peut recouvrer le pire et le meilleur. L'ouverture à des sujets non conventionnels peut, en effet, être un facteur d'homogénéisation des équi- pes et de développement personnel. Encore faut-il que ces démarches aient été minutieusement préparées par les entreprises, avec la définition d'objectifs précis, et la sélection de prestataires de qualité. En clair, ces programmes de formation doivent avoir un sens. Je me méfie grandement des formations paillettes.

E & C : Quels sont, justement, les préalables à respecter pour que ces formations réussissent ?

M. T. : L'entreprise doit d'abord connaître ses motivations. En outre, elle ne peut unilatéralement les imposer, sous peine d'exclure des salariés qui seraient alors marginalisés.

Il faut de l'authenticité dans la démarche. Je suis souvent étonné que, sous couvert d'originalité, des entreprises acceptent tout et n'importe quoi. Autrement dit, nous pouvons nous interroger sur les compétences des personnes qui choisissent ces programmes. De plus, cette quête du spectaculaire entraîne une sorte de surenchère. Or, que cachent ces pratiques ludiques ? Généralement, des dysfonctionnements dans la mise en oeuvre au quotidien des règles de management de base.

E & C : Ces formations peuvent-elles être utiles ?

M. T. : Si les éléments que je viens de citer sont respectés, l'entreprise peut effectivement en retirer certains bénéfices. Dans des organisations où règne la pensée unique managériale, cela permet aux salariés de s'ouvrir au monde, de mieux se connaître et d'apprendre à apprécier le travail d'autrui.

Reste qu'entre une vision strictement technicienne du management et sa forme très échevelée, il y a, à mon sens, un juste milieu. Lequel porte davantage sur la compréhension des comportements des individus et de ses conséquences sur les organisations.