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Lilly équipe son usine alsacienne

SANS | publié le : 23.07.2002 |

En contrepartie de grandes exigences de rigueur dans le travail, le laboratoire pharmaceutique américain entend faciliter la vie quotidienne de ses salariés, près de Strasbourg, en installant dans l'usine des prestations confiées à des commerçants locaux.

«Pour que le personnel se sente bien », l'usine pharmaceutique Lilly de Fegersheim, au sud de Strasbourg, a décidé de lui faciliter ses tâches domestiques. Le "bâtiment services", en fonction depuis le printemps, installe, à l'intérieur même de ce site de production, un ensemble de prestations utiles pour la vie quotidienne du personnel, et qui fonctionnent en continu de 7 h 30 à 18 h 30. La blanchisserie côtoie la cordonnerie, un pressing, un atelier de repassage, un service de couture. Le bâtiment intègre aussi un atelier de petites réparations en carrosserie et mécanique. L'usine a d'ailleurs fait appel à des commerçants locaux et à un centre d'aide par le travail, qui trouvent là un surcroît de chiffre d'affaires, car les services sont payants afin de ne pas tomber dans le paternalisme.

Sondage interne

Le groupe américain a voulu ménager le temps et les nerfs de ses salariés. La souplesse des horaires s'adapte aussi à l'ouverture de l'usine, 7 jours sur 7 et 24 h sur 24 h, selon une organisation en 5 x 8. Lilly assume cette initiative comme une contrepartie aux exigences "d'extrême rigueur" qu'impose la production de médicaments injectables, spécialité du site. L'usine considère aussi ce service comme un atout complémentaire à ses salaires, légèrement supérieurs à la moyenne du secteur, en vue d'attirer les « meilleurs éléments des universités ».

D'un coût de 6 millions d'euros, ce bâtiment services est issu d'un sondage interne sur les conditions de travail qui a exprimé, il y a trois ans, une demande, puis a déterminé les services à installer. Au bout de trois mois de fonctionnement, l'adhésion semble effective. « Le point de non-retour est atteint », estime le directeur de l'usine, Gérard Christmann ; 30 % des 1 750 salariés utilisent les services plus ou moins régulièrement, ce qui amène la direction à étudier un élar- gissement de l'offre. Une épicerie "de dépannage", sans produit frais, est envisagée.

Dans les ateliers, les salariés disent apprécier la souplesse, qui « permet d'amener son linge à 7 h du matin ou de se dispenser du repassage le soir, au terme de la journée de travail ». Pas davantage d'objection au sein du comité d'établissement. L'initiative n'empiète pas sur ses propres prestations, et le local du CE a été déplacé au milieu des nouveaux services. Deux obstacles sont à contourner avant d'introduire toute nouvelle prestation : établir un seuil de rentabilité sur la seule base du feeling, en l'absence de précédents, et éviter de dériver vers le sur-mesure.