P. L. : En effet, si les femmes sont encore peu nombreuses dans les Scop - elles représentent 23 % des effectifs salariés, en 2001, contre 21 % en 1999 -, elles sont de plus en plus présentes dans les instances dirigeantes de type conseil d'administration, comité de direction ou conseil de surveillance. On en dénombre 19 %, contre 15 % en 1999. Et 16 % des Scop sont dirigées par des femmes, contre 14 % pour la moyenne des entreprises françaises. Nous pouvons expliquer ce phénomène par le fonctionnement même de cette forme d'entreprise. Le modèle participatif des Scop, l'équilibre entre les aspects économiques et humains sont autant de points qui semblent davantage motiver les femmes à prendre des responsabilités que l'entreprise classique qui mise tout sur la performance économique.

E & C : Dans quels secteurs travaillent-elles ?

P. L. : Quand il s'agit de diriger des Scop, il n'est pas question de parler de "métiers masculins" et de "métiers féminins". Exceptions faites des secteur BTP, où elles ne sont que 7 % de dirigeantes, et sidérurgie/métallurgie. Ici, on n'en compte que 2 %. Pour autant, elles sont 13 % à diriger des Scop des métiers du bois, 15 % dans l'alimentation/agriculture/horticulture, 27 % dans les prestations intellectuelles et culturelles et 10 % dans l'industrie du livre.

E & C : Quel âge ont-elles ?

P. L. : 11 % des femmes dirigeantes ont plus de 55 ans et 25 % ont entre 26 et 40 ans. Autrement dit, les Scop, tant du côté des cadres que des employés, se féminisent progressivement avec l'arrivée des jeunes générations. Et il y a fort à parier que nous sommes témoins d'une tendance importante qui va se poursuivre dans les années à venir.