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Arcelor : les salariés de Longwy vont au Luxembourg

SANS | publié le : 16.07.2002 |

Arbed, la branche luxembourgeoise du nouveau groupe sidérurgique, a décidé de fermer l'unité de Longwy. Mais tous les salariés, hors mesures d'âge, seront reclassés au Luxembourg.

Le sidérurgiste luxembourgeois Arbed, associé à Usinor dans le cadre du nouveau groupe Arcelor, a confirmé à son personnel de Longwy la fermeture du "train universel". Cette unité de production d'aciers longs (poutrelles, cornières...), de 334 personnes, avait été reprise par Arbed il y a dix ans. Elle forme le dernier grand vestige de l'histoire sidérurgique de la ville lorraine, depuis l'arrêt, en 1998, du "train à fil". Cette longue épopée se terminera donc en 2005, année d'entrée en service d'un nouveau train ultra-moderne au sud du Luxembourg, qui mobilisera 180 millions d'euros d'investissements.

Forte ancienneté

Arbed entend réduire à néant l'impact social de cette décision, dans le cadre du plan de sauvegarde pour l'emploi, dont la procédure d'élaboration et de consultation doit s'enclencher à la rentrée. Ainsi, les mesures d'âge devraient être larges. La CGT, principal syndicat représenté à Longwy, plaide pour des départs volontaires dès 55 ans avec 70 % du salaire brut. La direction semble prête à prendre en compte cette demande comme base de discussion.

Compte tenu de la forte ancienneté du personnel (moyenne d'âge de 48 ans), le besoin de reclassement ne pourrait concerner, au final, qu'une moitié des salariés. Or, pour ceux-ci, Arbed a, d'ores et déjà, promis un poste au Luxembourg, soit au nouveau train universel, soit dans d'autres unités. Aucun phénomène de sureffectif ne se profile à l'horizon. La nouvelle unité partira de zéro et la pyramide des âges générale d'Arbed au Luxembourg (4 500 personnes) implique le remplacement du personnel partant à la retraite. « Arbed a besoin d'une centaine de personnes chaque année », souligne le syndicat LCGB.

6 200 travailleurs frontaliers

Le reclassement sera étalé dans le temps. La perspective de travailler au Luxembourg fait tout sauf effrayer les salariés de Longwy. En traversant la frontière, leur rémunération brute devrait augmenter de l'ordre de 30 %, sans que le coût pour l'employeur en soit renchéri, en raison du moindre niveau des charges sociales au Grand-Duché. Selon une récente enquête, commune aux syndicats français, belge et luxembourgeois, le revenu disponible d'un ouvrier marié au Luxembourg dépasse de 30 % le chiffre français, dans l'hypothèse (d'école) d'un salaire brut égal.

Avec 6 200 travailleurs frontaliers, environ un tiers de la population active de l'agglomération, cette catégorie de salariés contribue au développement local par son pouvoir d'achat supérieur : les dépenses de consommation sur Longwy auraient doublé en quelques années.