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Le Port autonome du Havre face au risque alcool

SANS | publié le : 09.07.2002 |

Prévenir le risque alcool plutôt que guérir l'alcoolisme, telle est la mission que s'assigne le groupe "Apport" (Alcool, prévention au port).

«Nous parlions beaucoup de la dépendance à l'alcool mais peu du risque alcool qui, lui, concerne tout le monde », déclare Laurence Bultel, assistante sociale au Port autonome du Havre (1 500 salariés). Avec d'autres salariés volontaires, Laurence Bultel a, pendant des années, animé le Graal (Groupe de prévention du risque alcool et d'aide aux personnes en difficulté). Celui-ci poursuit son action d'accueil, d'écoute et d'accompagnement pour tout salarié du port souhaitant rompre sa dépendance. Mais, il se dédouble avec la création d'"Apport", pour "Alcool, prévention au port", dédié uniquement à la prévention.

14 volontaires

Ce second groupe comprend 14 volontaires, appartenant aux différents ateliers et services, ainsi que le médecin du travail, le conseiller du travail et l'assistante sociale. Tous ont suivi une formation spécifique de cinq jours au Centre départemental de prévention de l'alcoolisme de Caen. Tous peuvent prendre des heures sur leur temps de travail pour mener à bien leur mission. « Nous allons organiser des réunions de sensibilisation dans chaque service pour favoriser des échanges, diffuser des informations, utiliser un simulateur de consommation d'alcool montrant les courbes d'alcoolémie... Nous allons prévenir pour ne pas avoir à guérir , résume Laurence Bultel. Nous pourrons aussi tenter de voir si certaines circonstances, comme le surcroît de travail, favorisent la consommation. »

L'alcool peut servir d'anxiolytique

Michel Baux, secrétaire général en charge des ressources humaines, souligne qu'Apport peut être un bon moyen de faire prendre conscience des risques générés par l'alcool et de la nécessité d'une écoute. « L'encadrement intermédiaire et la maîtrise ont une responsabilité particulière, la nuit et le week-end, en l'absence de l'encadrement hiérarchique », ajoute-t-il en précisant que, sur certains postes difficiles ou isolés, l'alcool peut servir d'anxiolytique.

Le comité consultatif (équivalent d'un CE) soutient fi- nancièrement l'initiative. Son secrétaire permanent, Didier Carpentier, juge nécessaire d'avoir des personnes formées et impliquées pour alerter les salariés sur le risque alcool. Une tâche délicate dans un milieu professionnel où beaucoup pensent encore que « si tu ne bois pas, tu n'es pas un homme ».