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« La priorité, c'est l'emploi »

SANS | publié le : 09.07.2002 |

E & C : FO a annoncé qu'elle saisirait la justice au cas où Jean-Marie Messier toucherait des indemnités de départ importantes. Allez-vous en faire de même ?

M. T. : Tout salarié licencié a le droit de toucher des indemnités. Dans le cas de Messier, les sommes qui circulent apparaissent indécentes aux yeux des salariés du groupe, dont beaucoup ne perçoivent que le Smic. Cela dit, nous préférons garder notre énergie pour sauvegarder les 380 000 emplois. La question des indemnités passe au second plan, sauf si elle devait mettre l'entreprise en péril.

E & C : Justement, avez-vous obtenu, de la part de Jean-René Fourtou, le nouveau Pdg de VU, des garanties en matière d'emploi ?

M. T. : Lors de son discours de présentation aux salariés du siège, nous lui avons remis un courrier dans lequel nous lui demandons une entrevue dans les plus brefs délais. Il a déjà délivré quelques pistes d'action, dont la première consiste à remettre à flot la trésorerie. Il se donne également deux mois pour affiner sa stratégie. Il a aussi annoncé qu'il allait s'attaquer à la restructuration de la holding. Pour le reste, nos inquiétudes portent sur les activités culturelles de l'entreprise, le cinéma, la musique, la presse et l'édition. Enfin, des bruits de cession courent sur Cegetel. Quant à l'environnement, nous sommes moins inquiets car les métiers du transport, de l'eau, des déchets et de l'énergie reposent sur des contrats à long terme conclus avec les collectivités locales. La pérennité des emplois est donc davantage garantie.

E & C : Plus globalement, quel sentiment vous laisse la fin de règne de J2M ?

M. T. : Celui d'un immense gâchis et d'un grand désespoir. Je pense, en particulier, à tous les salariés épargnants, et notamment aux plus bas salaires, qui ont vu leur pécule s'effondrer suite à la débâcle boursière. Personnellement, je côtoie Messier depuis son arrivée, en 1996, à la Compagnie générale des eaux. Nous espérons, aujourd'hui, que Jean-René Fourtou aura la même qualité d'écoute envers les organisations syndicales. Si on peut attribuer un bon point à J2M, c'est bien celui-là.