L'année 2001 a été un meilleur cru pour la rémunération des cadres que 2000. Mais ce n'est pas encore la satisfaction. » Phillipe Fontaine, secrétaire national de la CFDT Cadres, bien que satisfait de cette amélioration générale, pointe du doigt les différences de traitement vécues par les cols blancs, mises en lumière par les résultats du dernier panel Oscar-CFDT, composé de 1 800 cadres.

Et pour cause. En moyenne, l'évolution de leur pouvoir d'achat, constatée l'année dernière, est en hausse de + 2,8 % contre + 1,7 % en 2000 et + 2,3 % en 1999. Pour autant, 1 cadre sur 3 n'en a pas bénéficié. Pire, ils ont vu leur pouvoir d'achat chuter. « Autrement dit, il y a toute une frange de la population cadre qui a enregistré soit une augmentation, mais insuffisante pour compenser l'inflation, soit rien du tout », précise Philippe Fontaine ; 15 % sont dans ce dernier cas de figure, soit un point de plus qu'il y a deux ans.

Toutefois, tout n'est pas si noir, puisque ce sont les femmes qui ont profité, plus largement que les hommes, de l'amélioration du pouvoir d'achat (respectivement, + 3,4 % et + 2,5 %). Ce qui fait dire à Philippe Fontaine que 2001 a été une année de rattrapage. Une preuve supplémentaire confirme cette analyse : cette compensation se retrouve également chez les salariés les plus âgés. L'évolution du pouvoir d'achat des 51-60 ans s'élève à + 2,60 % en 2001, après n'avoir été que de + 0,85 % en 2000 et de + 0,98 % en 1999, mais de + 3,2 % en 1998. Du coup, les disparités entre les différentes tranches d'âge tendent à se lisser, et c'est une première.

L'autre enseignement du panel Oscar concerne la hausse du nombre d'augmentations survenues après une négociation salariale collective (63,8 %) ; soit 2,5 points de plus par rapport à 2000. Ce niveau est, ce- pendant, encore loin de celui de 1997 (68,5 %). « En 2001, comme d'ailleurs pour les années précédentes, le rythme de croissance du pouvoir d'achat des cadres semble être lié à ces augmentations collectives qui représentent un socle garantissant des gains globaux plus élevés, souligne Philippe Fontaine. Mais elles demeurent insuffisantes. »

En revanche, on assiste au maintien, à un niveau élevé, des politiques d'individualisation des rémunérations. Ainsi, près d'un cadre sur deux a perçu une augmentation individuelle l'année dernière. Toutefois, celle-ci ne protège pas totalement les cadres des pertes de pouvoir d'achat, puisque 19 % ayant connu un traitement sur mesure font partie du tiers exclu de l'embellie.

La CFDT profite donc de ces résultats pour réclamer une meilleure transparence sur les critères et les modalités d'attribution des augmentations individuelles. Une seule solution pour Philippe Fontaine : « Les faire entrer dans le champ de la négociation collective. »

2,8 % de hausse globale du pouvoir d'achat des cadres.

32 % des cadres ont perdu de leur pouvoir d'achat ; 33 % d'entre eux travaillent dans le secteur privé, 31 % dans le secteur nationalisé et 25 % dans la fonction publique d'Etat.