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Des bureaux de proximité contre les embouteillages

SANS | publié le : 02.07.2002 |

Depuis 1999, des salariés d'IBM travaillent en "centre de proximité" et économisent du temps de trajet. L'entreprise mise sur des économies de loyer et une amélioration des performances.

Fini les embouteillages ! Les salariés d'IBM des régions parisienne et marseillaise ne sont plus obligés d'en passer par les bouchons pour se rendre sur leur lieu de travail. C'est l'une des conséquences du projet "Mobilité" que l'entreprise d'informatique a lancé, en 1999, à Paris, et à Marseille, en novembre dernier. Les salariés participant à ce projet peuvent passer leur journée de travail dans des "bureaux de proximité", répartis dans huit centres qui ceinturent la capitale au sud, au nord et à l'est, au lieu de devoir se rendre au siège de La Défense (92). Le choix des implantations s'est fait en fonction de la densité de résidence des salariés.

Ordinateurs en réseau

Ceux de Marseille bénéficient de deux de ces centres dans lesquels le travailleur à distance trouve le matériel bureautique dont il a besoin : ordinateurs en réseau, téléphone, fax... Il lui suffit simplement d'entrer son code personnel sur l'ordinateur et sur le téléphone pour accéder à ses fichiers et être joint là où il se trouve.

« Le projet est parti d'une demande des salariés parisiens, qui se plaignaient du temps de transport, et d'IBM, qui souhaitait réduire ses frais de location de bureaux », explique Jean Hildbrand, manager du programme Mobilité. Le système doit, en effet, permettre, à moyen terme, de réduire le nombre de bureaux loués à La Défense, là où les loyers sont les plus chers.

Alternance

Les volontaires, environ 3 000 à Paris sur les 5 000 éligibles (tous les niveaux de responsabilité et tous les métiers sont concernés, à l'exception de ceux nécessitant d'être présent physiquement au siège), peuvent passer deux à trois jours par semaine dans leur bureau de proximité et le reste au siège. L'entreprise encourage cette alternance afin d'« éviter la sédentarisation dans les bureaux de proximité ». Le courrier est ainsi toujours distribué au siège. S'il y a eu des demandes de travail à domicile, elles ont été rares. La politique d'IBM en la matière est dissuasive : l'entreprise ne s'engage qu'à rembourser les frais téléphoniques. En contrepartie du bureau de proximité, les salariés perdent leur bureau attitré du siège.

Résistance

Si cette nouvelle organisation du travail semble séduire les salariés, elle ne s'est cependant pas faite sans résistance. « Certains managers étaient réticents à l'idée de ne pas avoir leurs collaborateurs sous la main et de devoir mieux planifier leurs réunions. Du côté des salariés, c'est le fait de ne plus avoir de bureau attitré qui a posé problème », concède Jean Hildbrand.

Autant il semble admis, au bureau de proximité, de travailler à côté d'un inconnu, autant la chose est plus délicate, au siège, où les salariés ont leurs habitudes. Alors que ce dernier a été aménagé en open-space, Jean Hildbrand a pu constater que les salariés s'étaient redistribués par services et avaient même délimité des espaces réservés.

Economies de loyer

Pour l'heure, le bilan économique du système n'est pas chiffré. Des économies de loyer seront réalisées « à moyen terme », selon Jean Hildbrand, qui estime que les 3 000 bénéficiaires parisiens du programme pourraient permettre de se passer de 1 000 bureaux au siège.

La productivité semble aussi s'être améliorée. D'une part, le collaborateur à distance doit être volontaire et la hiérarchie donner son accord. Ce qui évite que ne se retrouvent en situation de travail à distance ceux qui ne le veulent ou ne le peuvent pas. D'autre part, une réserve de productivité insoupçonnée a été identifiée. Les salariés s'estiment plus efficaces lorsqu'ils sont en bureaux de proximité, où il règne « un silence de bibliothèque », selon Jean Hildbrand, lui-même utilisateur.

IBM

Effectif France : 14 500.

Nombre de sites : 23 + 10 centres de proximité.

Chiffre d'affaires monde : 87,65 milliards d'euros.