Dans l'entreprise, rien d'important ne se réalise tout seul : projets transverses, partage d'une vision, décloisonnement des activités, conduite du changement, atteinte de résultats ambitieux, etc. Toutes ces initiatives nécessitent collaboration et travail en équipe. Comment les obtenir ?

Il y a, bien sûr, la fermeté : « J'exige et vous m'obéissez. » Aujourd'hui, ce genre de ton ne donne pas de bons résultats, même lorsque celui qui ordonne est le chef d'entreprise. Plus personne n'a envie de se soumettre, plus personne n'accepte d'obéir comme un exécutant.

Deuxième méthode, plus responsabilisante : « Je vous explique l'importance de nos défis et, en retour, j'attends de vous détermination, énergie et motivation collective pour qu'on atteigne nos objectifs. » Cette pratique a beau ressembler à de la participation ou même emprunter l'appellation américaine d'empowerment, c'est plutôt d'alignement qu'il s'agit. Le manager est exigeant et possède une idée précise de la contribution qu'il attend de chacun. Son appel à la coopération transmet en réalité le message suivant : « J'aimerais que vous partagiez la même compréhension que moi de ce qui est essentiel, et que vous agissiez comme je l'ai envisagé. » C'est plus sympathique que de donner des ordres, mais le comportement est tout aussi autoritaire, animé par une forte impatience.

La vraie participation, en revanche, est d'une autre nature. Elle fait appel à la collaboration, à la motivation profonde des personnes et à la créativité. Comme dans le cas précédent, pourtant, elle démarre d'une impulsion venue d'en haut. Le manager explique ce qu'il vise et pourquoi. Il invite ensuite les personnes à s'impliquer, participer, donner le meilleur d'elles-mêmes.

Mais à la différence de l'alignement, le responsable accepte de ne pas avoir d'idées préconçues. Il parie sur la cocréation, l'échange de points de vue et l'enrichissement mutuel afin que les équipes imaginent le parcours le plus astucieux pour réussir. Il écoute, laisse les personnes s'exprimer, rappelle les priorités, encourage la créativité, accepte les solutions inédites. Sortir des sentiers battus suppose climat de confiance, dialogue et goût pour la cocréation.

Aujourd'hui, les équipes dirigeantes sont pressées, impatientes de produire rapidement des résultats de plus en plus ambitieux. Elles optent donc très souvent pour l'alignement. Les collaborateurs, de leur côté, sont en demande de participation et de dialogue. Attention, danger ! Ne laissons pas le fossé se creuser.