Où en est l'emploi responsable ? Il progresse, mais pas à pas, selon Aster, cabinet de conseil en ressources humaines et organisation. A l'appui : une enquête réalisée auprès d'une quarantaine de DRH. « Si la DRH est entendue lorsqu'elle parle de la mise en place d'une politique visant la co-responsabilité salariés/entreprise dans le développement professionnel, elle dispose de peu de moyens », soulève Lucie Marchand, consultante chez Aster.

Certes, pour 95 % des répondants, la direction générale considère le développement des hommes comme un levier concurrentiel, mais ils sont seulement 59 % à annoncer que leur direction leur fixe des objectifs. Et ils sont un peu plus de la moitié à avouer qu'ils prennent leurs décisions, le plus souvent, dans l'urgence.

Par ailleurs, ces DRH considèrent à 85 % que les salariés sont bien informés de la stratégie de l'entreprise et de ses valeurs, et qu'une communication interne régulière est en place. « Mais cette communication porte d'abord sur les résultats, explique Lucie Marchand. Autrement dit, on informe davantage sur le devenir de l'entreprise que sur le devenir des hommes et des métiers. »

Du coup, les salariés se sentent peu coresponsables de leur propre évolution ; 59 % des DRH le disent. Reste à responsabiliser le management. Et la tâche est grande. Si 51 % des DRH pensent que les cadres s'investissent vraiment dans le développement professionnel de leur équipe, « les autres managers se reposent sur la DRH ». Pourtant, les outils existent (référentiel de compétences, tableaux de bord...), mais ils sont peu utilisés, rarement opérationnels et très peu prospectifs.