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L'ultime pouvoir

SANS | publié le : 18.06.2002 |

Vous proposez une promotion à un jeune collaborateur brillant ? Il préfère avoir du temps libre ou prendre part aux décisions qui le concernent. Vous réagissez avec véhémence en réunion pour bien marquer votre autorité et vous surprenez le regard étonné, voire amusé de vos collaborateurs. Vous exigez de votre équipe une amélioration immédiate des résultats ? Un mois plus tard, rien n'a bougé. Terribles situations, ô combien d'actualité, soulignant l'impuissance du manager devant un monde qui change. Effectivement, en animation d'équipe, personne n'est parfait. Le management est un domaine où il n'y a pas d'expertise possible. Donc pas de tranquillité assurée.

Notre monde ultra technique et scientifique va devoir réviser ses conceptions du pouvoir s'il veut des managers efficaces, capables d'animer et de motiver des hommes. Car il ne s'agit plus de maîtriser des choses, ni même d'être chef, mais de "savoir-être".

Le leader moderne partage son pouvoir avec ses collaborateurs. En déléguant le pouvoir opérationnel, il conserve un pouvoir d'influence ou de référence.

Pour ce leader, le pouvoir est une ressource illimitée, donc le jeu n'est pas de se battre pour en avoir la plus grosse part. Au contraire, plus il donne de pouvoir autour de lui, plus il en a à disposition. Pourquoi ? Parce que la logique de possession et de quantité ne s'applique qu'au pouvoir extérieur, celui des titres et des galons. Or, il existe un autre pouvoir, plus puissant que le précédent. C'est le pouvoir intérieur. Il est fait de confiance en soi, de respect de l'autre, de conscience qu'on ne peut pas tout contrôler mais que les événements vont certainement nous enseigner ce que l'on doit apprendre pour progresser.

Enfin, la forme ultime du pouvoir, la plus élaborée et la plus efficace, c'est le service. Savoir mettre ses talents et son influence au service d'une cause qui apporte aux autres, voilà le vrai pouvoir. Osera-t-on le comprendre ? Commencera-t-on à l'exercer ? Notre monde en a terriblement besoin.

Les vieilles formes de pouvoir ressemblent à des combats d'arrière-garde : ennuyeuses, dépassées, inefficaces et même toxiques. Mais chacun est pris dans son rôle. A force de s'identifier à sa fonction et à ses attributions, on ne sait plus se regarder autrement. Et le piège se referme : on renforce son rôle et l'on y laisse son estime de soi. Le bon sens serait de reconnaître que l'on s'est trompé, que cette voie aboutit à une impasse. Il n'y a aucune honte à cela. Au contraire, cette franchise permet de bifurquer et de reprendre un meilleur chemin, plus en accord avec ses choix de vie.