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Attention au choc

SANS | publié le : 11.06.2002 |

Alors que les grandes entreprises ont compris l'intérêt des formations interculturelles au départ, elles ne préparent pas les expatriés au retour sur les plans psychologique et culturel.

éintégrer les expatriés n'est pas qu'une question d'organisation et de gestion de carrière. La dimension psychologique du retour n'est pas négligeable. Les spécialistes de l'interculturel y ont même consacré un terme : le reentry shock ou choc au retour.

« Comment croire qu'on puisse se sentir étranger dans son propre pays, explique Danièle Garibal-Benichou, présidente de l'Association pour la formation professionnelle française à l'étranger (AFPFE). C'est sans doute la raison pour laquelle les entreprises font encore peu attention au décalage culturel dans ce sens, alors qu'elles mettent en place des formations pour le départ. »

Pourtant, selon les spécialistes, ce choc est parfois plus grand que celui du départ, car inattendu. Lourdeur de l'administration, sentiment que tout est resté figé ou, au contraire, difficulté à se situer dans un nouveau collectif de travail, une nouvelle culture du management : les décalages et les frustrations sont multiples. Sans compter la réduction presque automatique du degré d'autonomie.

Relais à l'international

Quelques initiatives veulent prendre en compte ces problèmes. La société de conseil et de formation Global'Ease préconise, par exemple, d'associer, autant que possible, les anciens expatriés comme des relais de l'international, d'en faire des experts et consultants internes sur les questions interculturelles, quitte à les former pour aider des collègues à se préparer à une aventure similaire. Global'Ease prépare également un module de e-learning, intégrable sur l'intranet de la société, proposant une formation agrémentée d'exercices individuels sur la préparation au retour, ainsi qu'un coaching en ligne : identification des craintes liées au retour, des décalages, formalisation d'un projet au retour.

Formation franco-britannique

A la demande de la cham- bre de commerce et d'industrie franco-britannique, elle réalise aussi une formation pour les managers britanniques qui finissent une expatriation en France. Ces sessions interentreprises sont parrainées par le déménageur international UTS Ledemé, qui l'offre à ses clients.

EDF, France-Télécom, Auchan, Schneider Electric, Carrefour se montrent intéressées par une telle formation au retour. « Les années 1996-1997 ont donné lieu à de grands projets d'expatriation, explique Adeline Chapron, consultante chez Global'Ease. Ces expatriés reviennent et la phase qui s'ouvre est celle de l'internationalisation de leur entreprise. »

Identifier le décalage

Dans le même esprit, le cercle Magellan, association de gestionnaires de mobilité internationale, mettra en place, en septembre prochain, une demi-journée de formation pour les expatriés qui rentrent, afin de les aider à identifier ce décalage culturel qui les attend (lire aussi l'entretien p. 22).

Quant au coaching, il fait encore figure d'exception et peut se négocier au cas par cas. Néanmoins, l'Institut français du coaching a entamé une réflexion sur le coaching des expatriés, en partenariat avec le Centre français du commerce extérieur (CFCE).

AFPFE : http://www.afpfe.org.

Cercle Magellan : http://www.cerclemagellan.com.

Global'Ease : 01 47 94 89 75.

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