D. P. : Alors que, depuis des années, on ne cesse de répéter que la fidélité des salariés est en chute libre, cette enquête nous annonce le contraire. En effet, 26 % des DRH internationaux interrogés affirment qu'elle a augmenté au cours de ces trois dernières années, contre 22 % qui pensent le contraire. Deux exceptions toutefois : la France et le Japon. Les DRH de ces deux pays sont, en effet, plus nombreux à penser qu'elle est en perte de vitesse (respectivement 27 % et 22 %).

E & C : Quelle autre surprise réserve cette enquête ?

D. P. : C'est la perception qu'ont ces DRH de l'impact de cette problématique sur la santé de leur entreprise. Pour plus de 75 % d'entre eux, la fidélisation des salariés entraîne la fidélisation des clients qui, elle-même, engendre une amélioration des résultats de l'entreprise.

E & C : Quels sont les facteurs qui encouragent cette fidélité ?

D. P. : Deux facteurs font l'unanimité et ce, toutes nationalités confondues. Il s'agit de la reconnaissance à accorder aux salariés qui le méritent et d'une politique de communication transparente et honnête. Ils sont 9 DRH sur 10 à y voir des leviers de fidélisation. Les avis des Français divergent, ensuite, de ceux de leurs confrères internationaux. La nécessité de récompenser les salariés en fonction de leurs résultats arrive en 3e place en France, alors qu'ailleurs, est privilégiée la culture du travail en équipe. Par ailleurs, le rôle des équipes de direction est jugé, dans notre pays, comme plus important qu'ailleurs (79 % contre 58 %). Ce qui démontre que la France privilégie encore un mode de management fondé sur la hiérarchie, tandis que les autres pays tendent vers une culture du partage.