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Innover en formation continue pour survivre

SANS | publié le : 04.06.2002 |

Des concours organisés par le ministère de l'Education nationale, en 1998, 1999 et 2000, avaient pour objectif de renforcer la formation continue au sein des universités et de l'adapter aux attentes du public.

Parce que le nombre d'étudiants va baisser dans les années à venir, du fait d'un tarissement démographique, l'université française doit trouver de nouveaux clients : les adultes, les salariés, les inactifs. Et pour ce faire, il faut proposer à ces populations des formations attractives et faciles à suivre. C'est en partant de cette réflexion que le ministère de l'Education nationale a lancé, en 1998, 1999 et 2000, des concours d'idées sur le développement de la formation continue universitaire.

Accueillir et informer

Plusieurs projets visent à mieux accueillir et informer les adultes. Ainsi, une Maison de la formation continue a été créée à Brest. L'université de Poitiers a signé une convention de développement de l'accueil des adultes avec la région et l'Etat. Et l'université Paris-10 a lancé une "information interactive tutorée", par courrier, téléphone et Internet. Le succès de cet outil a surpris ; une campagne d'information dans et hors de l'université a révélé une demande insoupçonnée. D'autres projets visent à adapter les formations aux contraintes des salariés, en les découpant en modules capitalisables. Ainsi, à Amiens, un DESS a été découpé en deux DU (Diplômes universitaires). A Lille-1, un adulte peut commencer son cursus à tout moment de l'année.

Effort de créativité

Certains projets mettant en avant l'enseignement à distance, l'individualisation des parcours et les nouvelles technologies illustrent bien cet effort de créativité. Ainsi, la Maison des langues de l'université de Poitiers (1) forme, chaque année, 1 300 personnes, étudiants ou adultes en formation continue. Soutenue par l'incubateur de Poitou-Charentes, elle s'apprête à créer une entreprise indépendante pour commercialiser un nouveau produit : une méthode de perfectionnement en langues, comprenant à la fois des documents sonores et des discussions.

Grâce à la technologie du son compressé, les documents sont téléchargeables sur ordinateur et transférables sur baladeur Internet MP3 et, bientôt, sur assistant personnel. D'une durée de huit minutes, les documents sont tous bâtis sur la même structure : des informations présentées de deux ou trois façons différentes, des réactions et l'avis d'un expert, le tout avec plusieurs accents différents. Une discussion est ensuite prévue, en centre de formation ou par téléphone.

« Cette méthode permet d'acquérir naturellement le vocabulaire nécessaire pour soutenir une conversation, explique Jean Sabiron, directeur de la Maison des langues. La méthode peut être adaptée aux besoins spécifiques d'une entreprise. » Il estime que 30 % d'une formation en langue pourra ainsi se réaliser à distance. Trente documents en anglais et vingt en espagnol sont actuellement testés sur un groupe de 32 personnes, qui jugent la formule motivante. L'expérimentation se poursuivra, à la rentrée prochaine, avec 72 personnes, puis avec 150 en 2003.

Lorraine université ouverte

Autre initiative : le projet d'e-learning des deux universités nancéennes, Médiatice. Cette cellule a pour mission d'aider les enseignants-auteurs à médiatiser leurs cours. Elle gère les droits d'auteur, crée des outils, forme les personnels, veille au fonctionnement de la plate-forme de diffusion des modules qu'elle a mise en place. Cette ingénierie pédagogique est aussi commercialisée (au Centre belge d'excellence en maintenance industrielle, par exemple). Tous les postes, obtenus dans le cadre du concours ministériel, ont été affectés à Médiatice.

Grâce à l'aide du conseil régional (environ 914 000 euros), le dispositif a été étendu à l'université de Metz, à l'Institut national polytechnique de Lorraine, à l'Ecole nationale d'ingénieurs de Metz et à l'Ecole supérieure internationale de commerce de Metz : il porte désormais le nom de Luno (Lorraine université ouverte). Luno propose environ 200 modules en ligne, allant de la comptabilité à la mécanique des fluides, en passant par le commerce électronique. Chacun des 250 stagiaires est accompagné par un tuteur qu'il peut solliciter par messagerie. Il est aussi en contact avec les autres participants. « Le rôle du tuteur est primordial, explique Marc Gabriel, vice-président de Nancy-1. Il répond chaque jour aux e-mails de ses stagiaires et soutient leur motivation. »

Nancy-1 est, pour le moment, la seule à proposer des formations diplômantes utilisant ce principe de fonctionnement : trois Duo (Diplômes universitaires ouverts) de maintenance, logistique et qualité, comprenant, chacun, 21 modules de 30 heures et un stage industriel. Ce volume se révélant un peu lourd, un diplôme plus léger devrait voir le jour. A terme, les modules seront également utilisés en formation initiale.

(1) Jean.Sabiron@mshs.univ-poitiers.fr

(2) http://www.luno-educ.net Marc Gabriel : 03 83 85 48 54.

REPERES

31projets, présentés par 45 établissements, ont été sélectionnés par des jurys mixtes, composés d'universitaires et d'entreprises.

3 millions

d'euros d'aide au développement ont été reçus et ont aidé à la création de 153 postes.

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