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EasyJet Faibles coûts sans turbulences

SANS | publié le : 04.06.2002 |

Le leader européen des vols à bas prix, EasyJet, chasse tous les coûts superflus. Mais se défend de proposer des conditions de travail au rabais. Et les rotations rapides, qui permettent de rentrer chez soi, font partie des avantages.

Dans le ciel britannique, c'est la guerre du discount ! Parmi les multiples compagnies aériennes proposant des billets d'avion à bas prix, EasyJet est, désormais, le leader européen depuis qu'il a racheté, le 16 mai dernier, son concurrent Go. A partir de Londres-Luton, Liverpool et Genève, vers diverses destinations (notamment la France), il propose des vols no-frills - traduction littérale : "sans fioritures". Le billet inclut le seul prix du siège, et rien de plus, les passagers devant payer pour tout extra (pas de café gratuit !). La vente s'effectue largement sur Internet, sans intermédiaire et sans émission de billet. D'où, au final, les moindres coûts pour la compagnie - et le petit prix pour ses clients...

« La culture de travail est très différente de celle des compagnies traditionnelles », assure John Street, le représentant du TGWU, le syndicat qu'EasyJet vient de reconnaître pour les bagagistes et le personnel de bord (hors pilotes). « Cette culture du "faible coût "tend à tirer les rémunérations et les avantages sociaux à la baisse : non seulement les salaires, moins élevés que la moyenne du secteur, mais aussi tout le reste. » Il cite, en particulier, le non-paiement des heures d'attente lorsqu'un avion est bloqué à un aéroport (le personnel est payé par vol et non par heures) ou l'absence de billets gratuits (les employés bénéficient, à la place, de prix réduits).

« Nous ne travaillons pas pour moins cher ! », dément Graham Abbey, le DRH de la compagnie. Il reconnaît qu'EasyJet offre de simples packages, réduits au strict salaire, avec des bonus mais sans extra (voitures de fonction, assurances médicales...). « Cela nous permet de limiter notre gestion administrative, explique-t-il. Par exemple, au lieu de fournir une assurance médicale aux pilotes, nous leur versons une indemnité fixe qui leur permet de payer le suivi médical dont ils ont besoin. » Quant aux caisses de retraite, elles sont basiques.

Les normes de sécurité sont les mêmes que pour les compagnies traditionnelles. « Mais notre stratégie est de rendre plus efficace le travail de nos employés », insiste Graham Abbey. EasyJet cherche aussi à réduire le temps passé dans les aéroports (20 minutes pour préparer un avion entre deux vols), optimise les rotations de ses Boeing 737 et de ses personnels, limite ainsi les frais d'hôtels. Une stratégie rendue possible par les vols de courte distance (Londres-Athènes est le plus long). « Même si cela crée parfois de la pression, le personnel est généralement content de travailler pour EasyJet, assure John Street. Ces emplois du temps permettent à chacun de rentrer plus régulièrement à la maison. Certains ont, d'ailleurs, quitté British Airways pour EasyJet afin de passer plus de temps en famille ! »

EasyJet ne propose pas de "première classe" ou de "classe affaire", supprimant ainsi les coûts relatifs à ces services plus luxueux. « Nous sommes une organisation très égalitaire ! », plaisante Graham Abbey. Cette stratégie se traduit aussi dans le management, avec une structure qui se veut non hiérarchisée. « Les pilotes deviennent rapidement capitaines. Quant à notre siège social, c'est une grande salle où tout le monde travaille dans les mêmes conditions. » Une salle sans luxe de décoration, où le papier est l'ennemi : il y a des imprimantes mais pas de photocopieuse ! Chez EasyJet, aucune économie n'est négligée...

REPERES

31 Boeing 737. 16 villes européennes desservies.

2000, entrée en Bourse.

1900 salariés.

570 millions d'euros de chiffre d'affaires.