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Aides sensibilise les entr eprises

SANS | publié le : 04.06.2002 |

L'association de défense des malades du sida et porteurs du VIH s'est dotée d'une mission entreprises pour favoriser l'intégration au travail des personnes séropositives.

De toutes les pathologies, le sida est celle qui génère les plus grandes réactions de rejet. Dans un sondage réalisé par le CSA, pour Aides et Libération, en 2001, 86 % des Français pensent que les séropositifs font l'objet de discriminations au travail et 55 % estiment qu'ils ont intérêt à ne pas annoncer à leur employeur la nature de leur handicap. Pourtant, être porteur du VIH n'est pas du tout incompatible avec l'emploi : sur les 120 000 à 150 000 personnes séropositives en France, 70 000 travaillent. Mais 40 000 sont au chômage et souhaitent retrouver un emploi.

Ateliers de préinsertion

C'est à la demande de ses adhérents qu'Aides a créé, en 2000, une mission entreprises pour permettre ce retour vers l'emploi. Mais, dès 1996, avec l'apparition des multithérapies, l'association a commencé à mettre en place des ateliers de préinsertion, destinés à redynamiser les personnes. On en compte aujourd'hui 15 en France.

La mission entreprises s'efforce de travailler, avant tout, sur les préjugés. « Le sida est la pathologie la plus discriminante parce qu'elle est la plus porteuse de représentations, indique Delphine Meignotte, chargée de mission VIH/sida en milieu de travail. La plupart des gens en sont restés à la situation du début de l'épidémie. »

Le programme "VIH/sida en milieu de travail", lancé par la mission entreprises en 2001, poursuit cet objectif de sensibilisation à travers des outils de communication (1), des actions de formation et des tables rondes.

Les actions de formation sont destinées aux professionnels de Cap emploi (réseau de structures chargées de l'insertion des handicapés soutenues par l'Agefiph). Les personnes atteintes du sida demandent, en effet, en grande majorité, une reconnaissance travailleur handicapé (RQTH) et sont donc en contact avec ces professionnels qui, faute de connaissances à jour sur la maladie, déconseillaient , à tort, certains métiers ; 250 d'entre eux ont été formés en 2001.

Les tables rondes, organisées dans les grandes villes de France, s'adressent aux acteurs de l'entreprise et de l'insertion. Après une présentation par un médecin, la réunion est consacrée au lien VIH/travail : le point sur la législation anti discrimination, les moyens d'agir face aux réactions irrationnelles, à l'émergence d'une rumeur, la connaissance des dispositifs d'insertion, etc.

L'information est essentielle

DRH du groupe AIS, une société de services informatiques, Laurence Duchaussoy a beaucoup appris de la table ronde organisée à Nantes : « L'information est essentielle et passe mieux dans ce genre de réunions. Connaître les différentes phases du traitement, ses conséquences éventuelles sur l'état physique des personnes, permet d'agir en connaissance de cause et de trouver plus facilement des solutions. »

Aides s'est portée candidate sur le programme européen Equal (Accès et retour à l'emploi des personnes en grande difficulté) et souhaite travailler à l'émergence et à la formation de médiateurs santé dans les entreprises, en partenariat avec d'autres associations de malades.

(*) Aides : 01 41 83 46 46. Prochaines tables rondes : Dijon, 11 juin - Nice, 25 juin.

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