La première convention nationale de grande ampleur, signée dans le cadre du Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare), a vu le jour, début mai, dans le département du Nord. Cette convention résulte d'un partenariat entre l'Assedic des Pays du Nord et la branche restauration du groupe Mulliez, Agapes Restauration (Flunch, Pizza Paï, Amarine...). D'ici à la fin 2003, 2 000 personnes seront formées et recrutées en CDI, dans le cadre de ces accords. Malgré son origine régionale, « il s'agit d'une convention-cadre à valeur nationale », insiste Jean-Pierre Ruchot, chargé de mission Pare à l'Assedic des Pays du Nord.

La convention permet de former des demandeurs d'emploi, bénéficiaires de l'aide au retour à l'emploi, afin de les faire accéder à une embauche dans l'entreprise. La formation chez Agapes dure un mois, soit une centaine d'heures, sur le terrain et en autoformation sur DVD, et sera suivie, en août, des premières embauches définitives. Quinze restaurants pilotes testent actuellement les méthodes. En octobre prochain, l'opération sera généralisée à tous les restaurants de France du groupe Agapes.

La convention signée entre Agapes et l'Assedic prolonge un précédent accord, conclu en décembre 2001 entre Agapes et l'ANPE, qui déléguait aux agences locales la sélection des candidats par "habiletés", sans exigence de diplôme, ni d'expérience. L'Assedic s'engage désormais à financer la moitié des frais de formation des demandeurs d'emploi sélectionnés, ainsi que leur indemnisation et leurs frais de restauration, d'hébergement et de transport.

La mise en place de la convention s'est faite en moins de trois mois, sans difficultés particulières pour l'employeur. « La convention oblige, en revanche, les directeurs des restaurants à changer la gestion des recrutements, remarque Francis Bacon, responsable RH chez Agapes. Eux qui avaient "le nez dans le guidon" pour faire face aux nombreux départs imprévus, se mettent désormais à la gestion prévisionnelle des embauches. » Les représentants d'Agapes Restauration espèrent tirer parti du dispositif pour fidéliser le personnel et diminuer le turn-over dans chaque restaurant. « Nous recrutons davantage de profils que de diplômes, précise Francis Bacon. Il s'agit d'une population volatile, sollicitée en permanence pour des "petits boulots". En leur offrant un vrai métier et une formation qualifiante, nous espérons embaucher un personnel plus motivé, plus formé et plus compétent. »