Les hôtelleries varoise et savoyarde sont confrontées à deux difficultés : faire face aux besoins de recrutement et conjuguer temps de travail et de formation pour leurs salariés. Les centres d'apprentissage de la région, qui ont longtemps constitué un vivier de jeunes collaborateurs, n'en forment plus assez. Et les repos hebdomadaires ou les congés annuels créent des manques d'effectifs qui ne permettent pas d'envoyer du personnel en formation.

C'est pourquoi dix-huit hôtels-restaurants du Var et douze de Savoie, employant 200 salariés et regroupés dans l'association Art de vivre en Provence, fondée en 1994 par la CCI du Var, viennent de créer un groupement d'employeurs. Objectif : recruter en CDI des salariés qui seront formés essentiellement en situation de travail. Ils se verront proposer un poste en temps partagé et pourront tourner dans plusieurs établissements en fonction des départs en congés ou en formation. Un plan de formation continue, financé par l'Agefos-PME Var, sera élaboré. Il démarrera en octobre prochain pour courir jusqu'en avril 2003. « Des sessions de formation se tiendront l'hiver pour le personnel de la côte, et à l'automne et au printemps, pour celui de la montagne », explique Jean-Claude Bénichou, président de l'association et du groupement.

Selon Fanny Relin, DRH de ce groupement, qui élabore le plan de formation, « le premier travail consiste à créer des fiches de poste répertoriant les compétences et les qualités requises. La tâche est plus complexe qu'il n'y paraît. Femme de ménage dans un deux ou un quatre étoiles, ce n'est pas pareil. Il faut également identifier les passerelles entre les postes et formuler des offres de formation en conséquence. » Des questionnaires, auprès du personnel et de la hiérarchie, devraient identifier les désirs et les besoins de formation et d'évolution.

Cette opération formation n'est pas la première initiative "sociale" des membres d'Art de vivre en Provence. Il y a un an, ils ont négocié un accord de 35 heures et réglementé le paiement des heures supplémentaires, trop souvent oublié. Ils ont également mis en conformité avec la loi les contrats de travail et les feuilles de salaire.