R.S. : Les situations varient selon les métiers et les secteurs, mais aussi selon les bassins d'emplois et les entreprises elles-mêmes. Souvent, elles se combinent, ce qui amplifie et complexifie le problème. Par exemple, les difficultés à embaucher se manifestent différemment dans les zones frontalières, où le taux de chômage est à moins de 5 %, et en région parisienne. De même, dans des secteurs qui peinent à recruter leur main-d'oeuvre, il existe des entreprises qui trouvent le personnel nécessaire.

E & C : Comment les entreprises peuvent-elles se rendre plus attractives ?

R.S. : La responsabilité de l'entreprise n'est pas seule en jeu. En fait, les stratégies se situent à trois niveaux : le territoire, sur lequel des démarches collectives permettront d'accroître l'attractivité, le "pontage" entre demandeurs d'emploi et entreprises sur les problématiques d'insertion socioprofessionnelle. Et, en interne, l'entreprise dispose de différents leviers. Selon les cas, elle pourra réviser son processus de recrutement (nouvelle définition des postes, diminution des contrats précaires...), recourir à la formation, optimiser l'intégration des salariés par l'accueil des nouveaux et le développement de la fonction tutorale, fidéliser les salariés - notamment en donnant des perspectives d'évolution professionnelle... Elle peut, enfin, réduire les causes de la pénibilité des tâches et agir sur les conditions de vie au travail. L'Anact pense que ce sujet est un objet de dialogue social.