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« L'e-recrutement commence par l'attirance pour le site de l'entreprise »

SANS | publié le : 28.05.2002 |

E & C : Vous avez réalisé, au premier semestre, une enquête avec Jean-Marie Peretti, professeur à l'Essec, auprès de jeunes étudiants, afin d'analyser leur perception du cyberrecrutement. Qu'apprend-elle aux professionnels du recrutement ?

J.-L. C. : Si notre échantillon, composé de près de 400 étudiants, connaît et pratique l'Internet, il en perçoit aussi les limites. Premier constat : le réseau Internet est hautement apprécié pour identifier les entreprises auprès desquelles les internautes vont faire acte de candidature. Et c'est, pour 83 % des jeunes diplômés, le site des entreprises qui est jugé le plus approprié. Cette vitrine va leur servir, ensuite, à adresser des candidatures spontanées. Cela peut se faire sous le format électronique. Mais là doit s'arrêter la mission de ce média. En effet, les jeunes que nous avons interrogés émettent clairement des doutes quant au processus de sélection en ligne. Ils rejettent l'idée d'être jugés par une machine. L'entretien en face à face demeure la pratique plébiscitée. Autrement dit, l'utilisation d'Internet pour l'entreprise devrait se limiter au recueil des candidatures.

E & C : Quels sont les enjeux des entreprises pour leur recrutement sur Internet ?

J.-L C. : Il faut désormais comprendre que l'e-recrutement commence par la communication que fera l'entreprise sur elle-même. Attirer est la première phase du recrutement, avant même de sélectionner et d'intégrer. Les entreprises ont donc tout intérêt à proposer en ligne autant d'informations qu'elles le peuvent sur leur politique de ressources humaines. Ainsi, elles pratiqueront une gestion des carrières anticipée en livrant une vision réaliste de ce qu'elles attendent. Le tort serait de s'enfermer dans trop de filtres de sélection. Une entreprise peut passer à côté de profils intéressants si l'outil qu'elle a mis en place ne permet pas à ces collaborateurs potentiels de s'exprimer. Attention, donc, à l'automatisation des tâches du recrutement ! D'autant que notre enquête révèle que 30 % des interrogés estiment que le recrutement en ligne favorise la tricherie. Une preuve supplé- mentaire du manque de considération pour cette e-sélection. Enfin, j'attire l'attention sur le problème qu'Internet pose en termes de confidentialité des données transmises. Les internautes sont soupçonneux à cet égard. Mieux vaut, pour l'entreprise, être claire sur la question, dès l'entrée sur son site.