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La santé de Fiat inquiète l'Italie

SANS | publié le : 28.05.2002 |

La plus grande entreprise industrielle italienne, endettée, ne se contente plus des mesures de chômage technique. Elle annonce 3 000 licenciements, avec un train de mesures sociales.

Fiat, le groupe italien, a annoncé, mi-mai, près de 3 000 suppressions d'emploi en Italie. Fiat Auto a réalisé, l'an dernier, une perte nette totale de 1,44 milliard d'euros, peine à imposer ses nouveaux modèles et perd des parts de marché : le groupe a atteint son plus bas niveau, en Italie, avec 33 % en avril.

Face à cette baisse de la demande, Fiat a souvent eu recours, ces derniers mois, à la "cassa integrazione "(chômage technique) et a présenté, en décembre dernier, un plan de restructuration de l'automobile. Mais le groupe a suscité l'émoi en annonçant qu'il entamait une procédure de licenciement pour près de 2 900 personnes.

Ces suppressions d'emplois sont surtout concentrées chez Fiat Auto (plus de 2 440 postes) et dans les sociétés de services du groupe (445 postes). Fiat a identifié les salariés concernés sur la base de l'âge : ils ont, en moyenne, 54 ou 55 ans, et passeront donc directement des indemnités de chômage (80 % du salaire pendant trois ou quatre ans) à la retraite.

Quarante-cinq jours de négociations

En outre, Fiat envisage de réduire de 500 personnes les effectifs de Powertrain, la joint-venture avec GM qui produit moteurs et changements de vitesse. Et Paolo Fresco, le président du groupe, a reconnu qu'en comptant les sous-traitants, « il n'est pas fou de penser que l'impact sur l'emploi sera proche de 10 000 personnes ». Les négociations avec les syndicats dureront quarante-cinq jours, à partir de la date de la première rencontre, le 15 mai.

Directives européennes

Le gouvernement de Silvio Berlusconi s'est évidemment penché sur le dossier. Mais ses membres ne sont pas unanimes et l'exécutif a les mains liées par les directives européennes, qui interdisent des aides directes à une entreprise. Deux types d'intervention sont donc à l'étude : sur le front industriel, d'une part, en encourageant la production de voitures "propres" (électriques, ou à méthane) ; sur le front social, d'autre part, même si la procédure de licenciement, choisie par Fiat, ne nécessite pas d'aménagements particuliers.

Les trois grandes centrales syndicales - CGIL, CISL et UIL - invitent à une confrontation directe à trois, entreprise-syndicats-gouvernement, et pressent pour que Fiat, au-delà du plan de licenciements, présente un plan de relance. « Je ne vois pas ce que peut faire le gouvernement, a déclaré Luigi Angeletti, secrétaire général de l'UIL. Le problème est que cette entreprise n'arrive pas à vendre ses voitures. »

Reste que l'affaire Fiat servira de test au gouvernement et aux partenaires sociaux pour revenir au dossier social le plus chaud de l'année : celui de la réforme du licenciement et des indemnités de chômage.

FIAT

Effectifs : 199 000 salariés dans le monde, dont 95 000 en Italie.

Perte nette, en 2001 : 1,44 milliard d'euros.