Confrontée à des départs massifs en retraite, qui s'étaleront sur les dix prochaines années, La Poste a lancé, le 21 mai, une campagne de communication destinée à développer son image d'employeur et renforcer son attractivité. L'entreprise devra supporter le choc de 140 000 départs en retraite sur les 330 000 collaborateurs du groupe (225 000 fonctionnaires et 105 000 salariés de droit privé), soit plus de 42 % de ses effectifs. « 12 000 partiront à la retraite en 2002 et 100 000 d'ici à 2010, pour un total prévu de 140 000 en 2012 », a indiqué Georges Lefebvre, directeur général et DRH de La Poste. Pour préparer ces échéances, le groupe, qui se présente « comme le premier employeur de France après l'Etat », va embaucher de 8 000 à 10 000 personnes dès cette année, dont 1 500 cadres, parmi lesquels plus de 900 jeunes diplômés. « Avec cette campagne, il s'agit de faire découvrir ce qu'est La Poste et les opportunités proposées aux jeunes diplômés : un concentré de métiers et d'expertises. »

Parallèlement, la direction a lancé, depuis mars dernier, une concertation avec l'ensemble des syndicats dans l'objectif de « faire de ce défi une véritable opportunité pour renouveler les compétences ». Avec trois orientations : le développement des compétences ; l'anticipation des nouveaux besoins et la définition des métiers émergents (liés aux nouvelles technologies) ; et le renforcement de la promotion interne et de la formation. Selon La Poste, 10 520 personnes ont bénéficié, en 2001, d'une promotion, et 292 millions d'euros (4,2 % de la masse salariale) ont été consacrés à la formation.

Les enjeux sont à la fois quantitatifs et qualitatifs. Avec la libéralisation totale des services postaux, à l'horizon 2009, et l'ouverture progressive du marché à la concurrence, l'entreprise doit rester compétitive tout en assurant une mission de service public. D'ores et déjà, le groupe réalise 60 % de son chiffre d'affaires sur des activités concurrentielles (services financiers, colis, logistique) et deux métiers de l'entreprise sur trois entrent dans ce champ. Pour les embauches à venir, 20 % seront effectuées sous un contrat de droit privé. Aussi, l'entreprise a-t-elle mis au point, depuis deux ans, une politique salariale plus dynamique (avec augmentation individuelle allant jusqu'à 10 % du salaire), ainsi qu'un programme de détection des jeunes potentiels. Un moyen d'attirer et de fidéliser de nouvelles recrues diplômées, plus souvent attirées par les sirènes du privé.