logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La mairie de Marseille parie sur le développement durable

SANS | publié le : 28.05.2002 |

La municipalité de Marseille veut profiter de la démarche de développement durable dans laquelle elle s'engage pour motiver ses fonctionnaires et réorganiser ses services.

La ville de Marseille veut mettre en oeuvre les outils d'un développement durable qui améliorera la qualité de vie des habitants, en contribuant à un développement économique équitable et en préservant l'environnement. Condition essentielle pour mener à bien cette politique : mobiliser les agents municipaux autour d'une remise en question des modes de travail de l'administration.

Dans ce but, la mairie a commencé par réunir 800 de ses cadres en séminaire pour leur présenter la nouvelle politique interne de la ville. Cette manifestation, organisée en novembre dernier avec le concours d'un cabinet de conseil en communication, s'est appuyée sur des entretiens vidéo, des saynètes de théâtre d'entreprise et des questions posées à chaud par des agents anonymes. Dans un deuxième temps, tous les salariés ont reçu un questionnaire non nominatif qui devait leur permettre de s'exprimer sur les améliorations à apporter au fonctionnement des services dans une perspective de développement durable.

Résultat : un taux de réponse de 25 %, malgré des relances dans la revue mensuelle du personnel qui accompagne le bulletin de salaire. « Les cadres ont été les plus nombreux à répondre, avec un taux de retour de 40 %, contre 15 % pour les agents de catégorie C », note Jean-Charles Lardic, responsable de la direction de la qualité de vie partagée, ex-direction de l'environnement.

Modes de management inefficaces

En dépit de son manque de représentativité, le questionnaire est riche de quelques enseignements. D'ores et déjà, il ressort que 75 % des agents interrogés dénoncent des modes de management inefficaces.

« La majorité réclament une montée en responsabilité, une meilleure adaptation des postes et des compétences et une revalorisation de leur image », précise le directeur de la qualité de vie partagée, qui invite, à présent, le personnel à participer à des groupes de propositions sur l'amélioration du fonctionnement des services.

Elaborer des projets de service

Près de 400 agents se sont portés volontaires. Ils seront répartis dans une vingtaine de groupes qui, à la rentrée de septembre 2002, réfléchiront sur les circuits de décision, le pilotage de projets transversaux ou encore la mobilité du personnel, avec l'aide de consultants externes. Au début de l'année prochaine, des équipes seront constituées dans chacun des 150 services pour élaborer des projets de service qui se nourriront de la réflexion des groupes transversaux.

Les organisations syndicales, elles, regardent avec scepticisme cette opération dont le coût global est estimé à 4,5 millions d'euros. « Toute la démarche s'apparente à de l'autogestion », reproche Josette Ventre, secrétaire générale de FO, qui, par ailleurs, attaque le questionnaire devant le tribunal administratif pour atteinte à la vie privée. « La mairie contourne les organisations syndicales et préfère l'expression directe. De plus, elle recourt aux prestations onéreuses de cabinets de conseil alors qu'elle peut s'appuyer sur le savoir-faire de ses cadres. »

« La ville s'engage souvent sur de grands chantiers sans jamais rien concrétiser », conclut, de son côté, la secrétaire générale de la CGT, Pascale Beaulieux.

MAIRIE DE MARSEILLE

Effectif : 9 500 agents municipaux de catégorie C ; 2 500 cadres (catégories A et B) ; 150 services.