Alors que la naissance du "nouvel HP" a été officialisée le 3 mai dernier, nombre de questions restent en suspens sur les conséquences sociales de la fusion avec Compaq. Ainsi, les 15 000 licenciements initialement annoncés par la direction de HP pourraient être revus à la hausse. C'est, en tout cas, la prévision de l'institut américain Giga Information Group. Lequel estime que ce chiffre pourrait être multiplié par deux. Pronostic fantaisiste ? Pas si sûr, Carly Fiorina, Pdg d'HP, ayant, à plusieurs reprises, martelé qu'elle regrettait la présence de quelque 36 000 collaborateurs « non rentables ».

Selon l'analyste Rob Enderle, spécialiste du marché informatique, les licenciements se feront en plusieurs fois, avec une première vague qui pourrait avoir lieu dans trois semaines, suivie d'une deuxième dans six mois.

Dans l'Hexagone, où la fusion entre les deux entreprises informatiques n'est pas encore effective, les syndicats craignent, notamment, un rapatriement de certaines activités outre-Atlantique. « Dans l'immédiat, nous naviguons à vue. La direction se montre très discrète sur ses intentions », note Chantal Berger, déléguée syndicale CFDT d'HP France.

Seul signe avant-coureur : la décision prise par HP de réduire la voilure de son activité PC à Grenoble, qui concerne 2 400 personnes. Quatre cents emplois seraient, selon ce syndicat, directement menacés. Nommé le 17 mai dernier à la tête de HP France, Patrick Starck, ex-Pdg de Compaq France, aura la délicate mission de mener à bien les négociations avec les partenaires sociaux.