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Le e-coaching a du mal à décoller

SANS | publié le : 21.05.2002 |

Malgré la multiplication des offres de coaching en ligne, les entreprises ne sont pas prêtes à passer à l'acte. Les organisations professionnelles du secteur sont partagées sur les vertus de cet outil.

«Avec le coaching flash, faites-vous coacher en ligne ! », peut-on lire sur la page d'accueil d'un site de coaching en ligne. Depuis un an, des services de e-coaching (accompagnement professionnel à distance, utilisant les nouvelles technologies : téléphone, fax, e-mail, visioconférence, chat...) essaiment sur la toile française. Mais, contrairement au continent nord-américain où la formule se « développe très largement, la France en est aux balbutiements », explique Olga Chiappini, notamment auteur d'un mémoire de MBA sur le e-coaching.

Tarifs avantageux

Malgré des tarifs avantageux - entre un coaching par téléphone et un en chambre, les prix varient du simple au triple -, malgré la variété des formules - hotline disponible de 8 heures à 20 heures, accompagnement intégral par e-mails, envoi de fax entre deux séances en face à face ou savant mélange -, les entreprises n'ont pas encore franchi le pas.

Point de projets en ce sens chez Renault, Axa ou EDF, pourtant utilisateurs de coaching. Olga Chiappini se donne six mois pour développer une offre de coaching par correspondance électronique au sein de son cabinet, convaincue que « la demande est latente et qu'il faut la rendre explicite ». Pour Olivier Zara, fondateur de la société de conseil en ligne Axiopole, ces réticences sont d'ordre culturel, « les Latins privilégiant la rencontre physique ».

Avis partagés

Côté coachs, les avis sont partagés. Dans sa charte, la Fédération francophone de coaching considère « le téléphone, Internet et tout autre outil de communication à venir comme des outils professionnels à part entière ». Le Syntec, conseil en évolution professionnelle, veut y voir un « outil de communication complémentaire entre le coach et le coaché ». En revanche, le e-coaching est loin de rallier les suffrages des membres de la Société française de coaching. Catherine Caillard, coach indépendante et cofondatrice de cette association, met en garde : « Dans un coaching dénué de contact physique, l'imaginaire galope très vite. Cela peut provoquer des délires sur des personnes psychologiquement fragiles. Il faut se méfier de la philosophie du tout-efficace, du tout- tout de suite, sans effort et au moindre coût. »

Pour nombre de praticiens, le respect de la déontologie est fondamental. « Tout en gardant la confidentialité des échanges sur Internet, il est indispensable d'avoir un superviseur coach en ligne, un garant des normes de l'éthique », insiste Olga Chiappini. Car le coaching asynchrone à distance est un art difficile. « Via le web, deux coachings sur cinq arrivent à leur terme. Le reste décroche par manque de motivation ou d'affinités avec le coach », indique Georges Botet, qui a supervisé une trentaine de coachings par le Net. Les limites de l'écrit sont réelles, car le coach ne peut recourir au non verbal (gestuelle, voix...). Le e-coaching ne remplacera donc jamais la relation physique, qui reste souvent indispensable. Il peut, en revanche, s'avérer utile dans certains cas.

Système souple

Après trois réunions en face à face, Thierry Lemerle, directeur des Assedics de la région Centre, a personnellement opté pour un échange téléphonique avec Agophore, un cabinet parisien. Les réunions ont lieu une fois par mois, sans rendez-vous. « C'est un système souple, facile d'accès, très simple à gérer en termes d'agenda. Lorsque l'on est face à une situation, cela permet un retour direct.»

Autre débouché possible du e-coaching : le marché des expatriés. « Un package housing + coaching pourrait être un moyen de fidéliser les cadres expatriés », avance Olga Chiappini.